La gestion des informations comptables. Le reflet d'une réalité ou l'entretien d'un mirage ?
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Résumé Dans la théorie financière classique, le lissage des résultats est interprété comme une pratique illicite consistant à manipuler les comptes afin de donner une information faussée sur le risque de l’entreprise. Avec le lissage, on serait donc au cœur des critiques formulées au sujet de l’information comptable sur les marchés financiers. À partir de l’étude du cas réel d’un processus générant les résultats financiers dans une entreprise de bâtiments et travaux publics, l’article montre que le lissage des résultats provient de multiples manipulations des chiffres à tous les niveaux de l’organisation et que les acteurs justifient le recours à cette méthode en indiquant qu’il faut maîtriser le niveau de risque, ne pas envoyer de fausse alerte et montrer la compétence des gestionnaires. Cette analyse est riche d’enseignements pour les cadres opérationnels, qui doivent comprendre que le lissage est attendu d’eux, pour les comptables, qui doivent déterminer dans quelles situations le lissage peut être pratiqué, pour les dirigeants, qui doivent rendre plus explicite l’existence de telles situations, et plus largement pour tous les utilisateurs finaux de l’information comptable (investisseurs institutionnels ou privés, banques, agences de notation, etc.), qui devraient mieux communiquer les hypothèses à la base des calculs comptables. Fonctions : gestion, management, comptabilité, contrôle de gestion, finance
Accounting Information Management: Reflecting Reality or Maintaining a Mirage? In classical financial theory, income smoothing is interpreted as an illicit practice involving the manipulation of accounts in order to provide misleading information about a company’s risk. With smoothing, then, we would appear to be at the very heart of the criticisms regarding the credibility of accounting information on the financial markets. Based on the study of an actual case of a process aimed at generating the financial results in a building and public works company, this article shows that the smoothing of financial results is the outcome of a series of manipulations of figures at all levels of the organization and that the various actors involved justify this practice by arguing the necessity to control the level of risk, to avoid sending out false alarms, and to demonstrate manager competency. This analysis is rich in valuable lessons for: operational managers, who should understand that smoothing is expected of them; accountants, who have to decide what situations warrant smoothing; managers, who must make the existence of these situations more explicit; and, more generally, the end users of the accounting information (private or institutional investors, banks, credit agencies, etc.
Resumen En la teoría clásica, el alisamiento de los resultados se interpreta como una práctica ilícita que consiste en manipular las cuentas para proporcionar una información distorsionada sobre el riesgo de la empresa. Con el alisamiento, nos hallaríamos pues en el centro de las críticas sobre la información contable deformada respecto a los merca-dos financieros. Partiendo del estudio del caso real de un proceso que genera los resultados financieros en una empresa de construcción y de obras públicas, el artículo muestra que el alisamiento de los resulta-dos se debe a múltiples manipulaciones de las cifras a todos los niveles de la organización y que los actores justifican recurrir a este método indicando que es preciso controlar el nivel de riesgo, no enviar falsa alarma y poner de relieve las capacidades de los administradores. Este análisis está lleno de enseñanzas para los ejecutivos, quienes deben comprender que se espera de ellos que hagan dicho alisamiento, para los contadores, quienes deben determinar en qué situaciones éste se puede practicar, para los dirigentes, quienes deben hacer más explícita la existencia de dichas situaciones, y más generalmente para todos los utilizadores finales de la información contable (inversionistas institucionales o privados, bancos, agencias de notación, etc.), que deberían transmitir mejor las hipótesis sobre las que se basan los cálculos contables.
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