La transmission des langues et cultures à Mayotte. Enjeux identitaires pour la famille et l’école
Type de matériel :
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Une natalité en pleine croissance, une immigration massive en provenance des îles voisines et un rattachement définitif à la France ont radicalement modifié le paysage culturel et linguistique de l’île de Mayotte, petite île de l’océan Indien. Ces facteurs ont eu un impact direct sur la transmission des langues qui s’explique a priori moins par une logique intergénérationnelle que par des critères socioéconomiques. Se fondant sur les résultats d’enquêtes quantitatives et qualitatives (interviews de parents d’élèves mahorais), le texte montre que la transmission des langues au sein de la famille et leur enseignement à l’école n’obéissent pas à la même logique et ne sont pas sous-tendus par les mêmes raisons. Les résultats soulignent la complexité de la situation linguistique de Mayotte où les discours intergénérationnels relatifs à la transmission des langues premières (shimaore et kibushi) sont constamment influencés par des représentations sociales dominantes qui, en tant que reflets de normes et de valeurs sociales, sont en construction permanente.
A growing birth rate, massive immigration from neighbouring islands and the fact that in 2011 Mayotte voted to become a French overseas department have all contributed to radically modifying the cultural and linguistic landscape of Mayotte (Mahoré), a small island in the Indian Ocean. These factors have had a direct impact on language transmission. This is not as much related to a generation gap as to socioeconomic factors such as the level of schooling and social and professional status of parents. This paper, based on the results of quantitative and qualitative studies (interviews with parents of Mahorais school children), shows how language transmission in the home and language teaching in schools do not follow the same logic and are not underpinned by the same reasoning. The results show that the linguistic situation in Mayotte is complex, given that the intergenerational conversation on the transmission of first languages (Shimaore and Kibushi) is constantly affected by dominant social representations which are themselves constantly being redrawn, in a context of changing social values.
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