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Cartels et lobbies de la vraie vanille : marketing, genre, nostalgie et réseaux postcoloniaux

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2019. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Issue d’Amérique centrale, la vanille devint au cours du xixe siècle une denrée impériale française par excellence, associée au luxe et à la colonisation. En effet, en 1933, Madagascar produisait 80 % de toute la vanille consommée à l’échelle globale. En 1967, les colonies et territoires français de l’océan Indien (Madagascar, La Réunion, Comores) parvinrent à maintenir grosso modo cette part du marché mondial. Pourtant, la vanille étant l’une des denrées agricoles les plus chères de la planète à produire, divers ersatz vinrent la concurrencer. La vanille de synthèse connut en effet un essor considérable. Chez les grands pays importateurs qu’étaient les États-Unis et le Canada, l’utilisation de vanille synthétique augmenta de 700 % entre 1933 et 1963. Cet article se penche sur une période clef, au cours des années 1960, durant laquelle les pays producteurs de vanille tentèrent d’enrayer la montée inexorable des produits de synthèse à arôme de vanille. Associant pays nouvellement indépendants et ancienne puissance coloniale, ils tentèrent d’établir des prix planchers et entreprirent des démarches auprès de la CEE. Ciblant le public français, ils jouèrent surtout sur des registres nostalgiques et genrés pour promouvoir la « vraie vanille ».Abrégé : Originally hailing from Central America, over the course of the 19th century vanilla emerged as a French colonial staple par excellence, one associated with luxury and colonization. Indeed, in 1933, Madagascar produced 80 % of all vanilla consumed in the world. By 1967, French colonies and territories in the Indian Ocean (Madagascar, Réunion, Comoros) had more or less maintained this same percentage. Nevertheless, because vanilla was and remains one of the most expensive crops to produce, various substitute products gradually came into competition with it. Synthetic vanilla experienced a boom. In the US and Canada, traditionally large vanilla importers, the use of synthetic vanilla increased by 700 % between 1933 and 1963. This article considers a key period in the 1960s, during which vanilla-producing countries attempted to stall the inexorable rise of vanilla-flavored synthetics. Acting in concert, actors in newly independent countries and in the former colonial power attempted to set baseline prices, and to apply pressure on the EEC. They targeted the French public using nostalgic and gendered registers so as to promote « real vanilla ».
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Issue d’Amérique centrale, la vanille devint au cours du xixe siècle une denrée impériale française par excellence, associée au luxe et à la colonisation. En effet, en 1933, Madagascar produisait 80 % de toute la vanille consommée à l’échelle globale. En 1967, les colonies et territoires français de l’océan Indien (Madagascar, La Réunion, Comores) parvinrent à maintenir grosso modo cette part du marché mondial. Pourtant, la vanille étant l’une des denrées agricoles les plus chères de la planète à produire, divers ersatz vinrent la concurrencer. La vanille de synthèse connut en effet un essor considérable. Chez les grands pays importateurs qu’étaient les États-Unis et le Canada, l’utilisation de vanille synthétique augmenta de 700 % entre 1933 et 1963. Cet article se penche sur une période clef, au cours des années 1960, durant laquelle les pays producteurs de vanille tentèrent d’enrayer la montée inexorable des produits de synthèse à arôme de vanille. Associant pays nouvellement indépendants et ancienne puissance coloniale, ils tentèrent d’établir des prix planchers et entreprirent des démarches auprès de la CEE. Ciblant le public français, ils jouèrent surtout sur des registres nostalgiques et genrés pour promouvoir la « vraie vanille ».

Originally hailing from Central America, over the course of the 19th century vanilla emerged as a French colonial staple par excellence, one associated with luxury and colonization. Indeed, in 1933, Madagascar produced 80 % of all vanilla consumed in the world. By 1967, French colonies and territories in the Indian Ocean (Madagascar, Réunion, Comoros) had more or less maintained this same percentage. Nevertheless, because vanilla was and remains one of the most expensive crops to produce, various substitute products gradually came into competition with it. Synthetic vanilla experienced a boom. In the US and Canada, traditionally large vanilla importers, the use of synthetic vanilla increased by 700 % between 1933 and 1963. This article considers a key period in the 1960s, during which vanilla-producing countries attempted to stall the inexorable rise of vanilla-flavored synthetics. Acting in concert, actors in newly independent countries and in the former colonial power attempted to set baseline prices, and to apply pressure on the EEC. They targeted the French public using nostalgic and gendered registers so as to promote « real vanilla ».

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