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Cet article n’est pas le fruit d’une recherche scientifique, mais plutôt celui d’une recherche action reposant sur une expérience de sous-ministre de la Santé du Canada de 1993 à 1998. À partir d’événements vécus à ce poste, il tente de tirer un bilan des rapports entre la haute fonction publique, les scientifiques, les décideurs politiques et la population dans des périodes de crises durant lesquelles la prise de décisions doit se prendre dans l’urgence, la peur, et fréquemment, l’incertitude des données scientifiques souvent contradictoires, étant donné que la science avance et se modifie au jour le jour. Enfin, il examine particulièrement comment les rapports entre le savant et le politique se sont joués au Québec durant l’actuelle pandémie et suggère quelques pistes de travail pour le futur.

This paper is not the result of a scientific research, but the findings resulting from an action-research based on the experience of a Health Canada Deputy minister from 1993 to 1998. Based on events that happened during that period of time, it attempts to draw lessons from the relationship between bureaucrats, scientists, political leaders and the public, in a crisis during which the decision-making process is influenced by urgency, fear, data uncertainty and often contradictory, because science is evolving daily. Finally, this paper examines how the relationship between the scientist and the politician has played out in the province of Quebec during the actual pandemic and suggests a few areas for future work and actions that could be developed.