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Peur, crainte et respect

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2025. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : In this article, our focus is on the feeling of respect that lies at the heart of Durkheim’s definition of the sacred and, by extension, of religion in his 1899 article (point 1). In this initial version, Durkheim places central importance on fear and the fear of punishment for failing to respect sacred things, with religious beliefs and practices being obligatory (point 2). The imposition of taboos—and dissuasive penalties for their transgression—creates a powerful sense of terror. We know the theoretical inspiration behind this position: Durkheim’s criminological background, and his thesis on solidarity, which is based on a theory of crime and its associated sanctions (point 3). However, the 1899 article also proposes another modality for the social production of the feeling of respect: education, which conditions the child to revere certain “sacred” things, and to fear the sanctions for poor assimilation of obligations and prohibitions (point 4). However, the ultimate foundation for the feeling of respect lies in the authority generated by the group itself (point 5). The central question being: Does this sense of authority arise from the physical sensation of belonging to the group—from the sensory impressions caused by its presence—or rather from the idea of the group? It is clear (point 6) that the last version proposed in The Elementary Forms of the Religious Life emphasizes the physical sensation of the group, which is generated by regular and obligatory collective rituals that engage the bodies and the senses through various artistic processes. At the end of the article (point 7), we highlight Durkheim’s theoretical shift on this subject between 1899 and 1912; fear and dread have disappeared from this later conception of religion, and there is no longer a focus on punishment and atonement. The group’s cheerful, festive, positive version of energy has taken over and leads to an enchanted view of religions, at least in the primitive form that Durkheim has chosen to study since the beginning—totemism.Abrégé : Dans cet article, nous prenons comme objet le sentiment de respect, au cœur de la définition du sacré et du religieux dans l’article de 1899 de Durkheim (point 1). Dans cette version initiale de la définition des phénomènes religieux, Durkheim accorde une place centrale à la peur et à la crainte d’être puni en cas de non-respect des choses sacrées, les croyances et les pratiques religieuses étant obligatoires (point 2). L’institution des tabous – et des peines dissuasives qui s’appliquent en cas de transgression – produit un sentiment de terreur dissuasif et efficace. On connaît l’inspiration théorique de cette position : le background criminologique de Durkheim, sa thèse sur la solidarité qui repose sur une théorie du crime et des sanctions associées (point 3). Cependant, le texte de 1899 propose également une autre modalité de production sociale du sentiment de respect : l’éducation, qui conditionne l’enfant à adorer certaines choses « sacrées », et à craindre, là encore, les sanctions en cas de mauvaise assimilation des obligations et interdits (point 4). Cependant, le fondement ultime du sentiment de respect est bien l’autorité générée par le groupe lui-même (point 5). La question centrale étant : ce sentiment d’autorité vient-il plutôt de la sensation (physique) d’appartenir au groupe, ou de « l’idée » du groupe et donc de sa « représentation » ? Il est clair (point 6) que la dernière version de sociologie religieuse proposée dans les Formes élémentaires insiste sur la sensation physique du groupe générée par des rites collectifs réguliers et obligatoires, qui engagent les corps et les sens à travers toutes sortes de procédés artistiques. À la fin de l’article (point 7), nous soulignons le basculement théorique de Durkheim à ce sujet entre 1899 et 1912 ; la peur et la crainte ont disparu de cette dernière conception de la religion. La version joyeuse et festive, positive, de l’énergie produite par le groupe a pris le dessus.
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In this article, our focus is on the feeling of respect that lies at the heart of Durkheim’s definition of the sacred and, by extension, of religion in his 1899 article (point 1). In this initial version, Durkheim places central importance on fear and the fear of punishment for failing to respect sacred things, with religious beliefs and practices being obligatory (point 2). The imposition of taboos—and dissuasive penalties for their transgression—creates a powerful sense of terror. We know the theoretical inspiration behind this position: Durkheim’s criminological background, and his thesis on solidarity, which is based on a theory of crime and its associated sanctions (point 3). However, the 1899 article also proposes another modality for the social production of the feeling of respect: education, which conditions the child to revere certain “sacred” things, and to fear the sanctions for poor assimilation of obligations and prohibitions (point 4). However, the ultimate foundation for the feeling of respect lies in the authority generated by the group itself (point 5). The central question being: Does this sense of authority arise from the physical sensation of belonging to the group—from the sensory impressions caused by its presence—or rather from the idea of the group? It is clear (point 6) that the last version proposed in The Elementary Forms of the Religious Life emphasizes the physical sensation of the group, which is generated by regular and obligatory collective rituals that engage the bodies and the senses through various artistic processes. At the end of the article (point 7), we highlight Durkheim’s theoretical shift on this subject between 1899 and 1912; fear and dread have disappeared from this later conception of religion, and there is no longer a focus on punishment and atonement. The group’s cheerful, festive, positive version of energy has taken over and leads to an enchanted view of religions, at least in the primitive form that Durkheim has chosen to study since the beginning—totemism.

Dans cet article, nous prenons comme objet le sentiment de respect, au cœur de la définition du sacré et du religieux dans l’article de 1899 de Durkheim (point 1). Dans cette version initiale de la définition des phénomènes religieux, Durkheim accorde une place centrale à la peur et à la crainte d’être puni en cas de non-respect des choses sacrées, les croyances et les pratiques religieuses étant obligatoires (point 2). L’institution des tabous – et des peines dissuasives qui s’appliquent en cas de transgression – produit un sentiment de terreur dissuasif et efficace. On connaît l’inspiration théorique de cette position : le background criminologique de Durkheim, sa thèse sur la solidarité qui repose sur une théorie du crime et des sanctions associées (point 3). Cependant, le texte de 1899 propose également une autre modalité de production sociale du sentiment de respect : l’éducation, qui conditionne l’enfant à adorer certaines choses « sacrées », et à craindre, là encore, les sanctions en cas de mauvaise assimilation des obligations et interdits (point 4). Cependant, le fondement ultime du sentiment de respect est bien l’autorité générée par le groupe lui-même (point 5). La question centrale étant : ce sentiment d’autorité vient-il plutôt de la sensation (physique) d’appartenir au groupe, ou de « l’idée » du groupe et donc de sa « représentation » ? Il est clair (point 6) que la dernière version de sociologie religieuse proposée dans les Formes élémentaires insiste sur la sensation physique du groupe générée par des rites collectifs réguliers et obligatoires, qui engagent les corps et les sens à travers toutes sortes de procédés artistiques. À la fin de l’article (point 7), nous soulignons le basculement théorique de Durkheim à ce sujet entre 1899 et 1912 ; la peur et la crainte ont disparu de cette dernière conception de la religion. La version joyeuse et festive, positive, de l’énergie produite par le groupe a pris le dessus.

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