Pourquoi le deuil ? Une perspective évolutionniste
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Death is a subject that fascinates all human societies, and probably always has. It has a thousand faces, from the cell to the human being. It is phylogenetically necessary for the adaptation of species to their environment. It can be random, regulated, or even programmed in multicellular communities. It can mean a definitive break in the coherence of vital processes; or the cessation or suspension of vital functions; or an irreversible state, a permanent incapacity, the definitive disappearance of activity. But it can also be perceived as a continuity, as the passage from one life to another, or as the separation of body and soul. As a universal idea and primordial image in human history, it must correspond to an important archetype. As a final, irrefutable, and insurmountable event, it usually provokes a crisis or a radical change in the life of an individual. Why should this happen? What is the meaning of this reaction? What meaning can we give to the feelings of grief experienced after the death of a loved one? What is the meaning of this suffering, which is often associated with the physical death of a person, but also with the death of a relationship, of a perfect image—that of parents, for example? This article explores some of these questions in the light of evolution and evolutionary psychology.
La mort est un sujet qui fascine toutes les sociétés humaines, probablement depuis toujours. Elle offre mille visages, de la cellule à l’être humain. Elle est philogénétiquement nécessaire aux adaptations des espèces à leur environnement. Elle peut être accidentelle, régulée, voire programmée dans les communautés pluricellulaires. Elle peut signifier une rupture définitive dans la cohérence des processus vitaux ; ou désigner l’arrêt ou la suspension des fonctions vitales ; ou encore un état irréversible, une incapacité permanente, la disparition définitive de l’activité. Mais elle peut aussi être perçue comme une continuité, n’être qu’un passage d’une vie à l’autre, ou représenter la séparation du corps et de l’âme. En tant qu’idée universelle et image primordiale dans l’histoire de l’humanité, elle doit correspondre à un archétype important. En tant qu’événement final, irréfutable et insurmontable, elle provoque en règle générale une crise ou un changement radical dans la vie d’un individu. Pourquoi ? Quel serait le sens de cette réaction ? Quel sens peut-on donner aux sentiments de tristesse éprouvée à la suite de la mort d’un proche ? Quel est le sens de cette souffrance, souvent associée à la mort physique de quelqu’un, mais aussi à la mort d’une relation, d’une image parfaite — celle des parents, par exemple ? La présente réflexion aborde quelques-unes de ces questions à la lumière de l’évolution et de la psychologie évolutionniste.
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