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This article examines the socio-technical mechanisms underpinning the gradual standardization of the figure of the digital user during the digitization of public services, and its impact on the production of inequalities in their use. It draws on an in-depth case study carried out within a public interest organization in Belgium, and is based on a theoretical approach at the crossroads of the sociology of digital social inequalities, and a study of public action through the prism of its instruments. The article explores the dynamics at play in the design of an online administrative counter, and those of its actual use by populations far removed from digital technology. It thus highlights the ways in which institutional, organizational and technical constraints, coupled with a logic of prioritization of recipients of the service, lead to the disqualification of categories of users whose characteristics are far removed from the behaviour expected of an ‘ordinary’ user-citizen.

L’article vise à appréhender les mécanismes sociotechniques sur lesquels repose la normalisation progressive de la figure de l’usager numérique lors de la numérisation de services publics et ses incidences sur la production d’inégalités dans leurs usages. Il s’appuie sur une étude de cas approfondie menée au sein d’un organisme d’intérêt public en Belgique et une approche théorique à la croisée de la sociologie des inégalités sociales numériques et d’une approche de l’action publique au prisme de ses instruments. L’analyse des dynamiques à l’œuvre lors de la conception d’un guichet administratif en ligne articulée à celle de son utilisation effective par des publics éloignés du numérique permet de saisir la façon dont les contraintes institutionnelles, organisationnelles et techniques couplées à une logique de priorisation des usagers destinataires du service entrainent une disqualification de catégories d’usagers, dont les qualités s’éloignent des comportements attendus d’un usager-citoyen « ordinaire ».