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La fabrique de la coutume au Maroc : le droit des femmes aux terres collectives

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2017. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Cet article situe les débats actuels autour de l’accès genré aux terres collectives au Maroc par rapport à une discussion plus large sur l’héritage colonial et la fabrique du droit coutumier. La construction coloniale de la ‘collectivité ethnique’ et l’institutionnalisation du ‘droit coutumier’ ont préservé la coutume comme catégorie juridique mais elles ont rigidifié son application en l’inscrivant dans le cadre plus général du droit positif. La manière dont le droit coutumier et le droit positif se constituent mutuellement a produit un système d’exclusion structurelle des femmes des terres collectives cautionné par l’État. Aujourd’hui, ce système d’exclusion est remis en question par différents acteurs. Ces derniers contribuent à redonner vie aux catégories coloniales en mobilisant la ‘coutume’ à de nouvelles fins et en reproduisant la distinction entre des régimes coutumiers qui oppriment les femmes et un droit positif qui promeut l’égalité. Dans ce contexte, le poids de l’héritage colonial est souvent simplifié, voire même oublié.Abrégé : This article locates current debates concerning the gendered access to collective land in Morocco within the context of a wider discussion about colonial legacy and the construction of customary law. The colonial construction of the ‘ethnic community’ and the institutionalisation of ‘customary law’ have preserved custom as a legal category, but they have rigidified its application by integrating it to the framework of positive law. The way in which customary law and positive law mutually shape each other has produced a state-sanctioned system of structural exclusion of women from collective land. Today, various actors are challenging this system of exclusion. To do so they bring back to life colonial legal categories by using ‘custom’ to new ends and by reproducing the distinction between customary regimes that oppress women and a positive law that promotes equality. In this context, the importance of the colonial legacy is often simplified, or even at times forgotten.Abrégé : Este artículo sitúa los debates actuales alrededor del acceso generizado a las tierras colectivas en Marruecos con respecto a una discusión más amplia sobre la herencia colonial y la fábrica del derecho consuetudinario. La construcción colonial de la ‘colectividad étnica’ y la institucionalización del ‘derecho consuetudinario’ han preservado la costumbre como categoría jurídica pero han vuelto más rígida su aplicación al inscribirla en el marco más general del derecho positivo. La manera en la cual el derecho consuetudinario y el derecho positivo se constituyen mutualmente ha producido un sistema de exclusión estructural de las mujeres de las tierras colectivas, respaldado por el Estado. Actualmente, este sistema de exclusión es cuestionado por diferentes actores. Estos últimos contribuyen a volver a dar vida a las categorías coloniales movilizando la ‘costumbre’ con objetivos nuevos y al reproducir la distinción entre los regímenes consuetudinarios que oprimen las mujeres y un derecho positivo que promueve la igualdad. En este contexto, el peso de la herencia colonial es con frecuencia simplificado, más aún olvidado.
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Cet article situe les débats actuels autour de l’accès genré aux terres collectives au Maroc par rapport à une discussion plus large sur l’héritage colonial et la fabrique du droit coutumier. La construction coloniale de la ‘collectivité ethnique’ et l’institutionnalisation du ‘droit coutumier’ ont préservé la coutume comme catégorie juridique mais elles ont rigidifié son application en l’inscrivant dans le cadre plus général du droit positif. La manière dont le droit coutumier et le droit positif se constituent mutuellement a produit un système d’exclusion structurelle des femmes des terres collectives cautionné par l’État. Aujourd’hui, ce système d’exclusion est remis en question par différents acteurs. Ces derniers contribuent à redonner vie aux catégories coloniales en mobilisant la ‘coutume’ à de nouvelles fins et en reproduisant la distinction entre des régimes coutumiers qui oppriment les femmes et un droit positif qui promeut l’égalité. Dans ce contexte, le poids de l’héritage colonial est souvent simplifié, voire même oublié.

This article locates current debates concerning the gendered access to collective land in Morocco within the context of a wider discussion about colonial legacy and the construction of customary law. The colonial construction of the ‘ethnic community’ and the institutionalisation of ‘customary law’ have preserved custom as a legal category, but they have rigidified its application by integrating it to the framework of positive law. The way in which customary law and positive law mutually shape each other has produced a state-sanctioned system of structural exclusion of women from collective land. Today, various actors are challenging this system of exclusion. To do so they bring back to life colonial legal categories by using ‘custom’ to new ends and by reproducing the distinction between customary regimes that oppress women and a positive law that promotes equality. In this context, the importance of the colonial legacy is often simplified, or even at times forgotten.

Este artículo sitúa los debates actuales alrededor del acceso generizado a las tierras colectivas en Marruecos con respecto a una discusión más amplia sobre la herencia colonial y la fábrica del derecho consuetudinario. La construcción colonial de la ‘colectividad étnica’ y la institucionalización del ‘derecho consuetudinario’ han preservado la costumbre como categoría jurídica pero han vuelto más rígida su aplicación al inscribirla en el marco más general del derecho positivo. La manera en la cual el derecho consuetudinario y el derecho positivo se constituyen mutualmente ha producido un sistema de exclusión estructural de las mujeres de las tierras colectivas, respaldado por el Estado. Actualmente, este sistema de exclusión es cuestionado por diferentes actores. Estos últimos contribuyen a volver a dar vida a las categorías coloniales movilizando la ‘costumbre’ con objetivos nuevos y al reproducir la distinción entre los regímenes consuetudinarios que oprimen las mujeres y un derecho positivo que promueve la igualdad. En este contexto, el peso de la herencia colonial es con frecuencia simplificado, más aún olvidado.

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