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Malheur et révélation du sauvage

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2025. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : The notion of the “savage”, so constant in Pierre Clastres’ writings, seems to reflect both the flaws and the obsolescence of his work. Yet this notion is also the key to its potential fruitfulness for ethnology today. Freed from reifying definitions (i. e. those caught up in the artificial separation of nature and culture) and reclaimed by politics in the broadest sense, this “natural” savagery is no longer opposed to anthropic order or action (“civilisation”), but to the logic of accumulation and hierarchisation of resources, knowledge and power. Yet ethnology, having paid too exclusive attention to the authoritative discourse of indigenous leaders and scholars, has often missed the opportunity to look at the fringes, the limits where the “against the State” emerges, where alternative versions of indigeneity emerge and where they manifest themselves most clearly. “Savagery”, in the sense of that which stubbornly eludes the logic of State appropriation, could thus be found on the margins of the cultural heritage that, in recent decades, has led most Amerindian peoples down a clearly State path.Abrégé : La notion de « sauvage », si constante dans les écrits de Pierre Clastres, semblerait refléter aussi bien les défauts que l’obsolescence de son œuvre. Pourtant, cette notion est aussi la clé de sa possible fécondité pour l’ethnologie d’aujourd’hui. Détachée des définitions réifiantes (c’est-à-dire, qui sont prises dans la séparation artificielle de la nature et de la culture) et récupérée par le politique au sens large, cette sauvagerie « naturelle » s’oppose, non plus à l’ordre ou à l’action anthropiques (la « civilisation »), mais aux logiques d’accumulation et de hiérarchisation des ressources, du savoir et du pouvoir. Or l’ethnologie, ayant porté une attention trop exclusive aux discours autorisés des leaders autochtones et des savants, a souvent manqué l’occasion de s’intéresser aux franges, aux limites où se fait jour le « contre l’État », d’où des versions alternatives de l’autochtonie émergent et où elles se manifestent le plus clairement. La « sauvagerie », au sens de ce qui échappe obstinément aux logiques d’appropriation de l’État, pourrait ainsi être repérée dans les marges de la patrimonialisation culturelle qui, dans les dernières décennies, a mené la plupart des peuples amérindiens dans une voie clairement étatique.
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The notion of the “savage”, so constant in Pierre Clastres’ writings, seems to reflect both the flaws and the obsolescence of his work. Yet this notion is also the key to its potential fruitfulness for ethnology today. Freed from reifying definitions (i. e. those caught up in the artificial separation of nature and culture) and reclaimed by politics in the broadest sense, this “natural” savagery is no longer opposed to anthropic order or action (“civilisation”), but to the logic of accumulation and hierarchisation of resources, knowledge and power. Yet ethnology, having paid too exclusive attention to the authoritative discourse of indigenous leaders and scholars, has often missed the opportunity to look at the fringes, the limits where the “against the State” emerges, where alternative versions of indigeneity emerge and where they manifest themselves most clearly. “Savagery”, in the sense of that which stubbornly eludes the logic of State appropriation, could thus be found on the margins of the cultural heritage that, in recent decades, has led most Amerindian peoples down a clearly State path.

La notion de « sauvage », si constante dans les écrits de Pierre Clastres, semblerait refléter aussi bien les défauts que l’obsolescence de son œuvre. Pourtant, cette notion est aussi la clé de sa possible fécondité pour l’ethnologie d’aujourd’hui. Détachée des définitions réifiantes (c’est-à-dire, qui sont prises dans la séparation artificielle de la nature et de la culture) et récupérée par le politique au sens large, cette sauvagerie « naturelle » s’oppose, non plus à l’ordre ou à l’action anthropiques (la « civilisation »), mais aux logiques d’accumulation et de hiérarchisation des ressources, du savoir et du pouvoir. Or l’ethnologie, ayant porté une attention trop exclusive aux discours autorisés des leaders autochtones et des savants, a souvent manqué l’occasion de s’intéresser aux franges, aux limites où se fait jour le « contre l’État », d’où des versions alternatives de l’autochtonie émergent et où elles se manifestent le plus clairement. La « sauvagerie », au sens de ce qui échappe obstinément aux logiques d’appropriation de l’État, pourrait ainsi être repérée dans les marges de la patrimonialisation culturelle qui, dans les dernières décennies, a mené la plupart des peuples amérindiens dans une voie clairement étatique.

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