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Le présent article analyse les réformes administratives qui ont eu lieu au sein des gouvernements nationaux du Portugal et de l’Espagne durant les 100 dernières années. Les changements de paradigmes administratifs concernent la transition bureaucratique, la transition managériale et la transition numérique. L’analyse a pour dimensions les doctrines des réformes, leurs justifications et valeurs sous-jacentes, le leadership politique, les styles et instruments de mise en œuvre et la résistance au changement. Nous avons procédé à une analyse systématique de la littérature en consultant 33 articles cautionnés par un comité de lecture sur les paradigmes de la gestion publique et 46 sur les réformes administratives au Portugal et en Espagne, et nous avons analysé 32 documents officiels sur ce thème. Les résultats montrent que par rapport aux deux réformes précédentes, la transition numérique s’est appuyée sur un esprit d’entreprise stratégique en réseau, sur divers instruments de changement politique (allant au-delà de la réglementation), sur l’intégration des valeurs et sur une modification du modèle de résistance au changement. L’article conclut que des changements progressifs interviennent entre les réformes administratives (ponctuations) et que l’introduction d’instruments inspirés d’un paradigme de gestion publique n’arrête pas ou ne remplace pas l’introduction d’autres instruments dérivés d’autres paradigmes. Remarques à l’intention des praticiens Le Portugal et l’Espagne sont des exemples frappants où les réformes de l’administration publique sont devenues plus fréquentes et intègrent des valeurs normatives. Au fil du temps, le leadership en matière de changement politique s’est déplacé vers le bas de la hiérarchie organisationnelle et a même été confié à des intervenants externes. En outre, la diversité des instruments politiques s’est accrue et les schémas de résistance aux réformes sont passés d’une résistance de type politique/idéologique à une résistance humaine/organisationnelle. Le caractère discursif de la « nouvelle gouvernance publique » a cédé la place à la transformation numérique de l’administration publique.