Le développement de la start-up au Maroc à l’aune de la théorie des champs
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Le Maroc connait l’émergence récente de nombreux acteurs, notamment associatifs, promouvant l’entrepreneuriat dit « start-up ». En mobilisant la théorie des champs développée par Pierre Bourdieu, cet article étudie comment ces derniers participent à la construction d’un « petit monde », relativement autonome par rapport à l’entrepreneuriat plus traditionnel. S’organise en son sein une lutte pour le profit symbolique, autour du statut de « startuper », qui prend le pas sur la lutte pour le profit économique, critère de hiérarchisation régissant d’ordinaire le champ de l’entrepreneuriat. Séduits par l’image de l’individu créateur, de plus en plus de jeunes marocains s’engagent dans la « start-up » et obtiennent rapidement quelques gratifications symboliques au travers des compétitions et autres prix. Face à la fragilité économique de leur entreprise et aux faibles perspectives de succès par le marché, l’analyse souligne les tensions qui s’instaurent chez eux entre quête de reconnaissance et nécessité de gagner sa vie. Classification JEL : L26, Z13.
Recently, Morocco is experiencing the emergence of actors, especially associations, promoting « startup » entrepreneurship. Using Bourdieu’s theory of social fields, this article examines how these actors are contributing to the creation of a « little world », relatively autonomous compared to more traditional forms of entrepreneurship. A symbolic fight takes place around « startuper » status, supplanting fight for economic profit that usually rules and hierarchizes the field of entrepreneurship. Attracted by the image of the creative individual, more and more young Moroccans launch into « start-up » and get quickly some symbolic gratifications through competitions or prizes. In front of the economic fragility of their nascent firm, we emphasize tensions they experiment between wish of recognition and necessity to earn a living.
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