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Drawing reflections from my experience of close collaboration with photographers, this piece presents three projects representative of different but complementary ways of putting anthropology and photography into dialogue. The first one is the work Delta (2014-2022) that Camilla de Maffei developed through in-depth field research in the Danube delta in Romania; the second project is Lorenzo Vitturi’s Caminantes (2017-ongoing), an exploration through images and matter of the artist’s mixed heritage connecting apparently unrelated places such as Venice and Peru; the third example is Dialect (2020-2023), by Felipe Romero Beltrán, both a photographic series and a performative act exploring the indefinite state of suspension that migrant bodies are subjected to while waiting to be admitted into the receiving society. Through an analysis of these artistic practices, some common threads emerge, ways of thinking and making that bring the work of the photographer closer and closer to that of the anthropologist. In this piece, we ask ourselves what can be gained from such a disciplinary juxtaposition, especially regarding a possible renewal of anthropology.

‪S’appuyant sur mon expérience de travail en étroite collaboration avec des photographes, cet article dévoile trois projets présentant, de manière différente mais complémentaire, l’art de faire dialoguer l’anthropologie et la photographie. Le premier projet est ‪‪Delta‪‪ (2014-2022) développé par Camilla de Mafei, grâce à des recherches de terrain approfondies dans le delta du Danube en Roumanie‪‪ ‪‪; le second est ‪‪Caminantes‪‪ (2017‪‪ ‪‪-‪‪ ‪‪en cours), de Lorenzo Vitturi, une exploration, par le biais d‪‪’‪‪images et de mat‪‪é‪‪riaux, de l’héritage mixte de l’artiste, reliant des lieux apparemment sans rapport entre eux, tels que Venise et le Pérou. Le troisième projet est ‪‪Dialect‪‪ (2020-2023), de Felipe Romero Beltrán, à la fois série photographique et acte performatif explorant l’état de suspension indéfinie auquel sont soumis les corps des migrants en attendant d’être admis dans la société d’accueil.L’analyse de ces pratiques artistiques révèle des points communs, des manières de penser et de faire qui rapprochent le travail du photographe de celui de l’anthropologue. Dans cet article, nous nous interrogeons sur les apports d’une telle juxtaposition disciplinaire, notamment en termes de renouvellement possible de l’anthropologie.‪