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L’adhésion d’Albert Camus au fédéralisme personnel, dans le contexte de la décolonisation algérienne, fut-elle une démarche farfelue, voire désespérée, compte tenu de l’attachement viscéral du prix Nobel de litté-rature à sa terre natale ? S’il est vrai que cette solution n’avait aucune chance d’être appliquée en Algérie même, elle mérite néanmoins d’être évoquée aujourd’hui, ne serait-ce que parce qu’elle est le produit d’une réflexion politique et juridique très élaborée. Et si, déjà en 1957-1958, l’on ne pouvait contraindre à vivre ensemble dans le cadre de la souveraineté française des communautés algériennes qui ne voulaient pas vivre ensemble, le fédéralisme personnel peut toujours représenter à l’heure actuelle une réponse adaptée au problème de la cohabitation communautaire dans les sociétés politiques complexes.

Was the Albert Camus adherence to personal federalism in the context of the Algerian decolonization, a hare-brained approach, even desperate, given the visceral attachment of the Nobel Prize for literature in his native land? While this solution had no chance of being implemented in Algeria itself, it nevertheless deserves mention today, if only because it is the product of political and legal reflection sophisticated. And if already in 1957-1958, could not compel to live together under French sovereignty Algerian communities that do not want to live together, the personal federalism can still represent today an appropriate response to problem of community coexistence in complex political societies.