3

À la fin de la seconde Intifada (2000-2005), des comités villageois palestiniens se mobilisent en Cisjordanie contre le dispositif d’occupation israélien. Se présentant comme des activistes de la résistance populaire contemporaine (RPC), ces militants s’organisent pour la défense locale de leurs terres. Cet article étudie les modalités d’engagement et la nature des actions collectives de ces militants au xxie siècle. Il analyse plus particulièrement les stratégies de coordination et de changement d’échelle de la lutte pour la sauvegarde de la Cisjordanie en tant que territoire palestinien. Pour se faire, nous associons les outils des études autochtones et des études coloniales aux instruments de l’analyse des mouvements sociaux afin d’expliquer les tentatives de construction d’un espace de mouvement social de la RPC. Dans la Palestine post-Oslo, nous montrons que les antagonismes portant sur la définition des alliés de la RPC, sur les stratégies d’échelle et sur les objectifs territoriaux empêchent la constitution de cet espace de mouvement social.

During the second Intifada (2000-2005), activists of Palestinian popular committees get involved against the Israeli occupation in the West Bank. As militants of the contemporary popular resistance (CPR), they organize themselves for land defence. This article studies the modes of engagement and the nature of the collective actions of the CPR in the 21st century. It takes into consideration CPR’s networks, scale and coordination strategies dedicated to the protection of the West Bank as an indigenous territory. It aims at studying the establishment of a social movement space by using tools provided by indigenous and settler colonial studies as well as social movement theory. We show that the antagonisms about the definition of the CPR allies, about the scale strategies and about the territorial goals prevent the fulfilment of this social movement space.