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Dans cet article, la professionnalisation des ONG en Chine est explorée à partir des émotions utilisées par les organisations afin de justifier leur engagement pour une cause. Les histoires d’une ONG internationale en Chine, Aides Sans Frontières, et d’une association chinoise, Gěi ài, sont comparées. Elles forment deux parcours de professionnalisation en partie contraires. Malgré sa posture d’expert, Aides Sans Frontières est parfois confrontée à l’augmentation du contrôle et de la méfiance. À l’inverse, l’agencement de plusieurs répertoires émotionnels permet à Gěi ài de justifier sa critique des politiques du handicap en Chine tout en étant reconnue comme une association sensible et pleine de compassion.

In this article, the professionalization of NGOs in China is studied based on the emotions used by organizations to justify their commitment to a cause. The stories of an international NGO in China, Aides Sans Frontières, and a Chinese association, Gěi ài, are compared. They showcase two paths of professionalization almost opposite from one another. Despite its position as an expert, Aides Sans Frontières is sometimes confronted with increased control and mistrust. Conversely, the arrangement of several emotional repertoires allows Gěi ài to justify its criticism of disability policies in China while being recognized as a sensitive and compassionate association.