Quand le lieu de sépulture est un reste du disparu
Type de matériel :
90
La disparition de milliers de corps lors de la Première Guerre mondiale pose la question de leur lieu de sépulture. Un disparu est-il un mort ? Afin que les veuves, mères, filles, épouses ne vivent pas dans la hantise du retour des fantômes, elles se jettent à corps perdu et au péril de leur vie dans les champs d’horreur des fouilles clandestines. Retrouver un reste du corps, une relique, malgré l’interdiction de l’Etat garant des recherches militaires, tel est le défi des Antigones Eternelles. Le reste du mort creuserait le lieu de sépulture psychique. Tout se passe comme si la relique possédait le pouvoir hallucinatoire de redonner forme au corps du disparu. Le lieu de sépulture peut alors abriter les morts errants et dessiner les contours d’un lieu psychique pour le deuil.
The loss of the bodies of the dead in their thousands during the First World War gives rise to agonizing uncertainty about their place of burial. Is a missing person dead ? Widows, mothers, daughters, and wives, in an effort not to spend their entire lives being haunted by the perpetual possibility of their loved ones’ghostly return, have thrown themselves headlong, and at greatpersonal risk, into clandestine scavenging through the killingfields. To recover a piece of human remains, some relic, is the challenge taken up by these indefatigable Antigones. The remains of the dead would open a place for their psychic burial. It is as if relics possessed the magical power to impart a bodily shape to the missing. In this way, burial can lay to rest the wandering dead and fix the psychic contours of a place in which to mourn.
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