La part impensée de la violence conjugale de la fiction au récit vécu
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Cet article fait une comparaison entre un roman qui traite de la violence conjugale et des récits de femmes qui ont vécu cette expérience. Pourquoi le roman offre-t-il une image de la violence conjugale plus facile à comprendre que le récit des femmes réelles, si ce n’est parce que le rôle de la relation conjugale dans la construction de l’identité en est évacuée ? Or, c’est parce que la violence s’insère dans un cadre conjugal qu’elle peut établir son emprise, et ce dans la mesure où le souci de préserver son couple conduit la victime à l’occulter en tant que telle. Le caractère arbitraire de la violence conjugale, contradictoire avec le principe de réciprocité qui fonde le couple, crée chez la femme une tension entre l’interprétation qu’elle doit en faire pour pouvoir maintenir son couple et le réel qu’elle subit. C’est cette tension qui prolonge chez les victimes la quête du sens, jusqu’à la résolution de la contradiction. Le caractère occulte de la violence finit par se dévoiler et elle apparaît alors dans sa réalité, ce qui entraîne la disparition du couple.
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