L’ouvrage part d’une critique des limites d’une responsabilité sociale gérée en solitaire, car l’enjeu n’est pas l’exemplarité morale mais de transformer le champ socio-économique pour un développement vraiment durable. La responsabilité sociale doit donc être socialisée, politisée, considérée comme méta et inter-organisationnelle. Ceci oblige à distinguer philosophiquement cette responsabilité qui concerne les impacts systémiques de l’agir de tous des responsabilités morales et juridiques qui concernent les actes de chacun. S’ensuit une discussion entre une responsabilité sociale a minima qui corrige les conséquences néfastes des actes des organisations et une responsabilité sociale plus radicale qui enjoint toutes les organisations et surtout les sciences, trop oubliées dans leur impact majeur sur l’avenir, de se donner pour mission la construction d’une société réflexive juste et soutenable. Finalement, l’auteur fait 12 propositions pour une responsabilité sociale de territoire plutôt que d’organisation, pour une économie circulaire et de fonctionnalité, pour faire rentrer les entreprises et les sciences en démocratie, développer la responsabilité sociale des universités et lutter contre la privatisation de la recherche.