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La traduction comme révélateur d’une polyphonie fondamentale. Ré-énoncer Triomf en anglais (et en français) au pluriel

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2025. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Can the literary approach prove useful in other fields and practices ? This is what I hope to find out, based on a close reading of a short extract from Marlene van Niekerk’s novel Triomf and three translations into different englishes and frenches languages. My proposal is to consider the act of translating from a heterolingual imaginary, in which attention to voices takes precedence over the linguistic perspective. Instead of suggesting a passage from a source language to a target language, as if it were a matter of crossing a bridge, the adventure of this text highlights the heterogeneities that bring each of the banks into existence. More precisely, translation always takes place in a situation, which raises questions about the status of the body responsible for the translation: who exactly is speaking in a translated version ? Reconsidering translation as an operation of re-enunciation, and therefore as an act of discourse, makes it possible to question the ethics of translation outside the reductive binarisms of the source/target, fidelity/ betrayal type, by finely considering the adjustment of the distance with the instance of primary enunciation. As it turns out, there are as many others as there are ways of differing. And that far from standing beyond a border, these others in the plural are always already in themselves. This calls for radical hospitality.Abrégé : ¿Puede el enfoque literario resultar útil en otros campos y prácticas ? Esto es lo que espero, basándome aquí en una lectura atenta de un breve fragmento de la novela Triomf de Marlene van Niekerk y tres traducciones a distintas variantes en ingléses y francéses. Este artículo considera el acto de traducir desde un imaginario heterolingüe, en el que la importancia de las voces prevalece sobre la perspectiva lingüística. En lugar de sugerir un paso de una lengua de partida a una lengua de llegada, como si se tratara de cruzar un puente, la aventura de este texto pone de relieve las heterogeneidades que dan existencia a cada una de las orillas. Más concretamente, la traducción siempre tiene lugar en una situación, lo que plantea interrogantes sobre el estatuto de la instancia responsable de la traducción: ¿quién habla exactamente en una versión traducida ? Reconsiderar la traducción como una operación de re-enunciación, y por lo tanto como un acto de discurso, permite cuestionar la ética de la traducción fuera de los binarismos reductores del tipo fuente/destinatario, fidelidad/traición, observando de cerca el ajuste de la distancia con respecto a la primera instancia de enunciación. Nos damos cuentas que hay tantos otros como hay maneras de ser diferente. Y que lejos de situarse más allá de una frontera, estos otros están siempre ya en nosotros. Esta afirmación exige una actitud de acogida radical.Abrégé : L’approche littéraire peut-elle s’avérer utile pour d’autres domaines et pratiques ? C’est ce que j’espère, en m’appuyant ici sur la lecture très rapprochée d’un court extrait du roman de Marlene van Niekerk intitulé Triomf et trois traductions en différents anglais et en français. Ma proposition consiste à envisager l’acte de traduire depuis un imaginaire hétérolingue, dans lequel l’attention portée aux voix prime sur la perspective linguistique. Au lieu de laisser croire à un passage d’une langue source à une langue cible, comme s’il s’agissait de traverser un pont, l’aventure de ce texte met en évidence les hétérogénéités qui font exister chacune des berges. Plus précisément, la traduction s’avère intervenir toujours en situation, ce qui interroge le statut de l’instance responsable de la traduction : qui parle, exactement, dans une version traduite ? Reconsidérer la traduction comme une opération de ré-énonciation, donc un acte de discours, permet de questionner l’éthique du traduire hors des binarismes réducteurs du type source/cible, fidélité/trahison, en envisageant de façon fine le réglage de la distance avec l’instance d’énonciation première. Il s’avère alors qu’il y a autant d’autres que de manières de différer. Et que loin de se tenir par-delà une frontière, ces autres au pluriel sont toujours déjà en soi. Voilà qui exige une hospitalité radicale.
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Can the literary approach prove useful in other fields and practices ? This is what I hope to find out, based on a close reading of a short extract from Marlene van Niekerk’s novel Triomf and three translations into different englishes and frenches languages. My proposal is to consider the act of translating from a heterolingual imaginary, in which attention to voices takes precedence over the linguistic perspective. Instead of suggesting a passage from a source language to a target language, as if it were a matter of crossing a bridge, the adventure of this text highlights the heterogeneities that bring each of the banks into existence. More precisely, translation always takes place in a situation, which raises questions about the status of the body responsible for the translation: who exactly is speaking in a translated version ? Reconsidering translation as an operation of re-enunciation, and therefore as an act of discourse, makes it possible to question the ethics of translation outside the reductive binarisms of the source/target, fidelity/ betrayal type, by finely considering the adjustment of the distance with the instance of primary enunciation. As it turns out, there are as many others as there are ways of differing. And that far from standing beyond a border, these others in the plural are always already in themselves. This calls for radical hospitality.

¿Puede el enfoque literario resultar útil en otros campos y prácticas ? Esto es lo que espero, basándome aquí en una lectura atenta de un breve fragmento de la novela Triomf de Marlene van Niekerk y tres traducciones a distintas variantes en ingléses y francéses. Este artículo considera el acto de traducir desde un imaginario heterolingüe, en el que la importancia de las voces prevalece sobre la perspectiva lingüística. En lugar de sugerir un paso de una lengua de partida a una lengua de llegada, como si se tratara de cruzar un puente, la aventura de este texto pone de relieve las heterogeneidades que dan existencia a cada una de las orillas. Más concretamente, la traducción siempre tiene lugar en una situación, lo que plantea interrogantes sobre el estatuto de la instancia responsable de la traducción: ¿quién habla exactamente en una versión traducida ? Reconsiderar la traducción como una operación de re-enunciación, y por lo tanto como un acto de discurso, permite cuestionar la ética de la traducción fuera de los binarismos reductores del tipo fuente/destinatario, fidelidad/traición, observando de cerca el ajuste de la distancia con respecto a la primera instancia de enunciación. Nos damos cuentas que hay tantos otros como hay maneras de ser diferente. Y que lejos de situarse más allá de una frontera, estos otros están siempre ya en nosotros. Esta afirmación exige una actitud de acogida radical.

L’approche littéraire peut-elle s’avérer utile pour d’autres domaines et pratiques ? C’est ce que j’espère, en m’appuyant ici sur la lecture très rapprochée d’un court extrait du roman de Marlene van Niekerk intitulé Triomf et trois traductions en différents anglais et en français. Ma proposition consiste à envisager l’acte de traduire depuis un imaginaire hétérolingue, dans lequel l’attention portée aux voix prime sur la perspective linguistique. Au lieu de laisser croire à un passage d’une langue source à une langue cible, comme s’il s’agissait de traverser un pont, l’aventure de ce texte met en évidence les hétérogénéités qui font exister chacune des berges. Plus précisément, la traduction s’avère intervenir toujours en situation, ce qui interroge le statut de l’instance responsable de la traduction : qui parle, exactement, dans une version traduite ? Reconsidérer la traduction comme une opération de ré-énonciation, donc un acte de discours, permet de questionner l’éthique du traduire hors des binarismes réducteurs du type source/cible, fidélité/trahison, en envisageant de façon fine le réglage de la distance avec l’instance d’énonciation première. Il s’avère alors qu’il y a autant d’autres que de manières de différer. Et que loin de se tenir par-delà une frontière, ces autres au pluriel sont toujours déjà en soi. Voilà qui exige une hospitalité radicale.

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