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« Face au mur énergétique » : industrie électronucléaire et planification dans la France post-plan Messmer

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2024. Ressources en ligne : Abrégé : Cet article propose une analyse socio-historique, à plusieurs échelles, des projets ou programmes électronucléaires conduits ces trente dernières années, à l’aune de l’absence ou de la présence de démarches de planification publique. Si de nombreux travaux en sciences sociales ont analysé les premiers projets de développement de technologies nucléaires (des années 1950 aux années 1990), la période récente (des années 1990 à nos jours) a été moins étudiée. Partant des résultats de la commission d’enquête sur la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France (couvrant précisément cette période) et de recherches conduites sur les principaux projets français menés à l’issue du plan Messmer, l’EPR de Flamanville et ASTRID, nous montrons comment l’industrie nucléaire est progressivement entrée dans un régime de projets uniques, au détriment d’une logique de programme. À rebours de l’idée dominante selon laquelle la responsabilité en revient avant tout à l’État, ayant abandonné son rôle de stratège et, partant, sa capacité à fournir à l’industrie une vision et un soutien à long terme à travers la planification publique, nous défendons l’idée que la fin de la planification repose tant sur l’État que sur les exploitants nucléaires, EDF en particulier. Nous mettons en évidence, paradoxalement, les failles court-termistes inhérentes au plan Messmer, le lancement d’un programme de constructions quasi-simultanées de réacteurs nucléaires ayant, d’une part, fait perdre de vue la nécessité de construire de nouvelles centrales et, d’autre part, conduit l’opérateur EDF à se centrer sur ses activités d’exploitation, au détriment d’un investissement fort et durable dans un nouveau programme de construction.Abrégé : This article presents a multi-scale socio-historical analysis of nuclear power projects and programs over the last thirty years, with a view to understanding the presence or absence of public planning processes. While many social science studies have analyzed early nuclear technology development projects (from the 1950s to the 1990s), the more recent period (from the 1990s to the present day) has been less explored. Drawing on the findings of the Commission of Inquiry into France’s loss of sovereignty and energy independence, and on research carried out on the main French projects following the Messmer plan, the Flamanville EPR and ASTRID, we show how the nuclear industry gradually entered a regime of single projects, to the detriment of an overarching vision encompassing a series of programmes. The prevailing view is that the state has abandoned its role as strategy maker and, consequently, its ability to provide the industry with a long-term vision and support through public planning. We argue, however, that it is not only the state that has failed to continue to engage in long-term planning, but also the country’s nuclear operators and EDF in particular. We highlight the flaws inherent in the Messmer plan that contributed to such short-term thinking. The launch of a major program of construction of nuclear reactors has, paradoxically, distracted attention from the need to continue to build new power plants and led the operator, EDF, to focus on its operating activities to the detriment of long-term investment.
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Cet article propose une analyse socio-historique, à plusieurs échelles, des projets ou programmes électronucléaires conduits ces trente dernières années, à l’aune de l’absence ou de la présence de démarches de planification publique. Si de nombreux travaux en sciences sociales ont analysé les premiers projets de développement de technologies nucléaires (des années 1950 aux années 1990), la période récente (des années 1990 à nos jours) a été moins étudiée. Partant des résultats de la commission d’enquête sur la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France (couvrant précisément cette période) et de recherches conduites sur les principaux projets français menés à l’issue du plan Messmer, l’EPR de Flamanville et ASTRID, nous montrons comment l’industrie nucléaire est progressivement entrée dans un régime de projets uniques, au détriment d’une logique de programme. À rebours de l’idée dominante selon laquelle la responsabilité en revient avant tout à l’État, ayant abandonné son rôle de stratège et, partant, sa capacité à fournir à l’industrie une vision et un soutien à long terme à travers la planification publique, nous défendons l’idée que la fin de la planification repose tant sur l’État que sur les exploitants nucléaires, EDF en particulier. Nous mettons en évidence, paradoxalement, les failles court-termistes inhérentes au plan Messmer, le lancement d’un programme de constructions quasi-simultanées de réacteurs nucléaires ayant, d’une part, fait perdre de vue la nécessité de construire de nouvelles centrales et, d’autre part, conduit l’opérateur EDF à se centrer sur ses activités d’exploitation, au détriment d’un investissement fort et durable dans un nouveau programme de construction.

This article presents a multi-scale socio-historical analysis of nuclear power projects and programs over the last thirty years, with a view to understanding the presence or absence of public planning processes. While many social science studies have analyzed early nuclear technology development projects (from the 1950s to the 1990s), the more recent period (from the 1990s to the present day) has been less explored. Drawing on the findings of the Commission of Inquiry into France’s loss of sovereignty and energy independence, and on research carried out on the main French projects following the Messmer plan, the Flamanville EPR and ASTRID, we show how the nuclear industry gradually entered a regime of single projects, to the detriment of an overarching vision encompassing a series of programmes. The prevailing view is that the state has abandoned its role as strategy maker and, consequently, its ability to provide the industry with a long-term vision and support through public planning. We argue, however, that it is not only the state that has failed to continue to engage in long-term planning, but also the country’s nuclear operators and EDF in particular. We highlight the flaws inherent in the Messmer plan that contributed to such short-term thinking. The launch of a major program of construction of nuclear reactors has, paradoxically, distracted attention from the need to continue to build new power plants and led the operator, EDF, to focus on its operating activities to the detriment of long-term investment.

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