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AHMET TCHILOUTA Rhoumour, 2023, « De l’autre côté de la frontière » : souveraineté, gestion des frontières et évolution de la géopolitique du Niger face à l’externalisation des politiques migratoires de l’Europe dans la région saharo-sahélienne, thèse de doctorat de géographie, sous la direction de Anne-Laure Amilhat-Szary et de Harouna Mounkaila, Université Grenoble Alpes et Université Abdou Moumouni de Niamey, 568 p. Français. ⟨NNT : 2023GRALH025⟩. ⟨tel-04525210⟩

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2025. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : This Ph.D. dissertation critically re-examines the concept of the border in light of the complex geopolitical relationship between Niger and Europe since 2015. It posits the existence of a non-contiguous “thick” border, shaped by transnational interactions between the two entities rather than geographical proximity, and analyzes how this conceptualization challenges traditional notions of state sovereignty and territorial integrity. The research focuses on the interactions between the externalization of European migration management mechanisms on the Saharan-Sahelian borders and the socio-political dynamics generated by their internalization in Niger. To this end, it examines the diffusion of European norms, values, and funds and their influence on Niger’s national strategies for migration governance and border management, as well as the broader implications for the country’s sovereignty. From a diachronic perspective, the thesis contextualizes the recent developments observed in Niger’s migration management — from a laissez-faire approach to the criminalization of services to migrants — within a broader context of geopolitical and structural upheavals that have had a funneling effect on Niger’s trans-Saharan routes. These include security chaos in the Sahara-Sahelian region, restrictive policies on Europe’s southern borders, and European responses to the 2015 “refugee crisis”. The Valletta Summit played a key role in this, consolidating Niger’s role as a key partner in the EU’s border externalization strategy, as evidenced by the substantial funding provided through the EU’s Emergency Trust Fund for Africa (EUTF). Adopting an interdisciplinary approach, this thesis draws on traditional social science analytical tools as well as on Social Network Analysis (SNA) and spatial analysis to examine the resulting socio-political and geopolitical dynamics. It shows how this paradigm shift has produced an unprecedented and violent bordering of Niger’s territory as a result of the combination of European practices and norms with national socio-political strategies, generating complex dynamics of cooptation and resistance that redefine Niger’s sovereignty. The findings of this research thus highlight how the state hybridization resulting from this process challenges the dominant conceptualization that argues that foreign aid undermines the sovereignty of African states in favor of globalization and neoliberalism. By articulating the implications of bordering practices and the transformation of sovereignty, the thesis thus brings a nuanced perspective to the debates in political geography and Border Studies. It reveals the complexity with which external forces reshape internal policies, enabling Niger to capitalize on the rents related to development and migration to affirm its control and authority, and to reaffirm, in spite of the odds, its sovereignty in the face of the internationalization of migration governance.Abrégé : Esta tesis reexamina críticamente la noción de frontera a la luz de las complejas relaciones geopolíticas entre Níger y Europa desde 2015. Postula la existencia de una frontera “gruesa” no contigua, configurada por las interacciones transnacionales entre ambas entidades más que por la proximidad geográfica, y analiza cómo esta conceptualización desafía las concepciones tradicionales de la soberanía estatal y la integridad territorial. La investigación se centra en las interacciones entre la externalización de los mecanismos europeos de gestión de la migración en los confines saharo-sahelianos y las dinámicas sociopolíticas generadas por su internalización en Níger. Para ello, analiza la difusión de normas, valores y fondos europeos y su influencia en las estrategias nacionales de Níger para la gobernanza de la migración y la gestión de fronteras, así como las implicaciones más amplias para la soberanía del país. Desde una perspectiva diacrónica, la tesis sitúa la reciente evolución de Níger en materia de gestión de la migración -desde un enfoque de laissez-faire hasta la criminalización de la prestación de servicios a los migrantes - en un contexto más amplio de convulsiones geopolíticas y estructurales que han encauzado las rutas transaharianas de Níger. Entre ellos figuran el caos de seguridad imperante en la región del Sáhara-Sahel, las políticas restrictivas desplegadas en las fronteras meridionales de Europa y las respuestas europeas a la “crisis de los refugiados” de 2015. La cumbre de La Valeta desempeñó un papel fundamental en la consolidación del papel de Níger como socio clave en la estrategia europea de externalización de fronteras, como demuestra la importante financiación proporcionada a través del Fondo Fiduciario de Emergencia de la UE para África (FEF-África). Adoptando un enfoque interdisciplinar, esta tesis recurre a las herramientas analíticas tradicionales de las ciencias sociales, pero también al análisis de redes sociales (ARS) y al análisis espacial para analizar las dinámicas sociopolíticas y geopolíticas resultantes de esta evolución. Muestra cómo este cambio de paradigma ha conducido a una fronterización violenta y sin precedentes del territorio de Níger. Esto resulta de la combinación de prácticas y normas europeas con estrategias sociopolíticas nacionales, generando complejas dinámicas de cooptación y resistencia que redefinen la soberanía de Níger. Los resultados de esta investigación ponen de relieve cómo la hibridación del Estado resultante de este proceso desafía la conceptualización dominante, según la cual la ayuda exterior socava la soberanía de los Estados africanos en favor de la globalización y el neoliberalismo. Al articular las implicaciones de las prácticas fronterizas y la transformación de la soberanía, la tesis aporta una perspectiva matizada a los debates de la geografía política y los estudios fronterizos. Revela la complejidad con la que las fuerzas externas remodelan las políticas internas, permitiendo a Níger aprovechar las rentas vinculadas al desarrollo y la migración para afirmar su control y autoridad, y reafirmar, a pesar de todo, su soberanía frente a la internacionalización de la gobernanza de la migración.Abrégé : Cette thèse réexamine de manière critique la notion de frontière à l’aune des relations géopolitiques complexes qu’entretiennent le Niger et l’Europe depuis 2015. Elle postule l’existence d’une frontière « épaisse » non contiguë, façonnée par les interactions transnationales entre les deux entités plutôt que par la proximité géographique, et analyse la manière dont cette conceptualisation remet en question les conceptions traditionnelles de la souveraineté étatique et de l’intégrité territoriale. La recherche se concentre sur les interactions entre l’externalisation des dispositifs européens de gestion des migrations dans les confins saharo-sahéliens et les dynamiques socio-politiques générées par leur internalisation au Niger. À cette fin, elle analyse la diffusion des normes, valeurs et fonds européens et leur influence sur les stratégies nationales du Niger en matière de gouvernance des migrations et de gestion des frontières, ainsi que les implications plus larges pour la souveraineté du pays. Dans une perspective diachronique, la thèse replace les récents développements observés au Niger en matière de gestion de la migration — d’une approche de laisser-faire à la criminalisation des prestations de services aux migrants — dans un contexte plus large de bouleversements géopolitiques et structurels qui ont induit un effet d’entonnoir sur les routes transsahariennes du Niger. Il s’agit notamment du chaos sécuritaire qui prévaut dans la région saharosahélienne, des politiques restrictives déployées aux frontières méridionales de l’Europe et des réponses de cette dernière à la « crise des réfugiés » de 2015. Le sommet de La Valette y joue un rôle essentiel ayant consolidé le rôle du Niger comme partenaire clé dans la stratégie européenne d’externalisation des frontières, ainsi qu’en témoignent les financements substantiels accordés par le biais du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique (FFUA). Adoptant une approche interdisciplinaire, cette thèse s’appuie sur les outils analytiques traditionnels des sciences sociales, mais aussi sur l’analyse des réseaux sociaux (SNA) et l’analyse spatiale pour analyser les dynamiques sociopolitiques et géopolitiques résultant de ces développements. Elle démontre comment ce changement de paradigme a provoqué une frontiérisation inédite et violente du territoire nigérien. Celle-ci résulte de la conjugaison de pratiques et de normes européennes avec des stratégies socio-politiques nationales, générant des dynamiques complexes de cooptation et de résistance qui redéfinissent la souveraineté du Niger. Les résultats de cette recherche soulignent ainsi comment l’hybridation de l’État résultant de ce processus remet en cause la conceptualisation dominante, selon laquelle l’aide étrangère sape la souveraineté des États africains au profit de la mondialisation et du néolibéralisme. En articulant les implications des pratiques frontalières et de la mutation de la souveraineté, la thèse apporte ainsi une perspective nuancée aux débats de la géographie politique et des Border Studies. Elle révèle la complexité avec laquelle les forces extérieures remodèlent les politiques internes, permettant au Niger de tirer parti des rentes liées au développement et à la migration pour affirmer son contrôle et son autorité, et réaffirmer, malgré tout, sa souveraineté face à l’internationalisation de la gouvernance de la migration.
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This Ph.D. dissertation critically re-examines the concept of the border in light of the complex geopolitical relationship between Niger and Europe since 2015. It posits the existence of a non-contiguous “thick” border, shaped by transnational interactions between the two entities rather than geographical proximity, and analyzes how this conceptualization challenges traditional notions of state sovereignty and territorial integrity. The research focuses on the interactions between the externalization of European migration management mechanisms on the Saharan-Sahelian borders and the socio-political dynamics generated by their internalization in Niger. To this end, it examines the diffusion of European norms, values, and funds and their influence on Niger’s national strategies for migration governance and border management, as well as the broader implications for the country’s sovereignty. From a diachronic perspective, the thesis contextualizes the recent developments observed in Niger’s migration management — from a laissez-faire approach to the criminalization of services to migrants — within a broader context of geopolitical and structural upheavals that have had a funneling effect on Niger’s trans-Saharan routes. These include security chaos in the Sahara-Sahelian region, restrictive policies on Europe’s southern borders, and European responses to the 2015 “refugee crisis”. The Valletta Summit played a key role in this, consolidating Niger’s role as a key partner in the EU’s border externalization strategy, as evidenced by the substantial funding provided through the EU’s Emergency Trust Fund for Africa (EUTF). Adopting an interdisciplinary approach, this thesis draws on traditional social science analytical tools as well as on Social Network Analysis (SNA) and spatial analysis to examine the resulting socio-political and geopolitical dynamics. It shows how this paradigm shift has produced an unprecedented and violent bordering of Niger’s territory as a result of the combination of European practices and norms with national socio-political strategies, generating complex dynamics of cooptation and resistance that redefine Niger’s sovereignty. The findings of this research thus highlight how the state hybridization resulting from this process challenges the dominant conceptualization that argues that foreign aid undermines the sovereignty of African states in favor of globalization and neoliberalism. By articulating the implications of bordering practices and the transformation of sovereignty, the thesis thus brings a nuanced perspective to the debates in political geography and Border Studies. It reveals the complexity with which external forces reshape internal policies, enabling Niger to capitalize on the rents related to development and migration to affirm its control and authority, and to reaffirm, in spite of the odds, its sovereignty in the face of the internationalization of migration governance.

Esta tesis reexamina críticamente la noción de frontera a la luz de las complejas relaciones geopolíticas entre Níger y Europa desde 2015. Postula la existencia de una frontera “gruesa” no contigua, configurada por las interacciones transnacionales entre ambas entidades más que por la proximidad geográfica, y analiza cómo esta conceptualización desafía las concepciones tradicionales de la soberanía estatal y la integridad territorial. La investigación se centra en las interacciones entre la externalización de los mecanismos europeos de gestión de la migración en los confines saharo-sahelianos y las dinámicas sociopolíticas generadas por su internalización en Níger. Para ello, analiza la difusión de normas, valores y fondos europeos y su influencia en las estrategias nacionales de Níger para la gobernanza de la migración y la gestión de fronteras, así como las implicaciones más amplias para la soberanía del país. Desde una perspectiva diacrónica, la tesis sitúa la reciente evolución de Níger en materia de gestión de la migración -desde un enfoque de laissez-faire hasta la criminalización de la prestación de servicios a los migrantes - en un contexto más amplio de convulsiones geopolíticas y estructurales que han encauzado las rutas transaharianas de Níger. Entre ellos figuran el caos de seguridad imperante en la región del Sáhara-Sahel, las políticas restrictivas desplegadas en las fronteras meridionales de Europa y las respuestas europeas a la “crisis de los refugiados” de 2015. La cumbre de La Valeta desempeñó un papel fundamental en la consolidación del papel de Níger como socio clave en la estrategia europea de externalización de fronteras, como demuestra la importante financiación proporcionada a través del Fondo Fiduciario de Emergencia de la UE para África (FEF-África). Adoptando un enfoque interdisciplinar, esta tesis recurre a las herramientas analíticas tradicionales de las ciencias sociales, pero también al análisis de redes sociales (ARS) y al análisis espacial para analizar las dinámicas sociopolíticas y geopolíticas resultantes de esta evolución. Muestra cómo este cambio de paradigma ha conducido a una fronterización violenta y sin precedentes del territorio de Níger. Esto resulta de la combinación de prácticas y normas europeas con estrategias sociopolíticas nacionales, generando complejas dinámicas de cooptación y resistencia que redefinen la soberanía de Níger. Los resultados de esta investigación ponen de relieve cómo la hibridación del Estado resultante de este proceso desafía la conceptualización dominante, según la cual la ayuda exterior socava la soberanía de los Estados africanos en favor de la globalización y el neoliberalismo. Al articular las implicaciones de las prácticas fronterizas y la transformación de la soberanía, la tesis aporta una perspectiva matizada a los debates de la geografía política y los estudios fronterizos. Revela la complejidad con la que las fuerzas externas remodelan las políticas internas, permitiendo a Níger aprovechar las rentas vinculadas al desarrollo y la migración para afirmar su control y autoridad, y reafirmar, a pesar de todo, su soberanía frente a la internacionalización de la gobernanza de la migración.

Cette thèse réexamine de manière critique la notion de frontière à l’aune des relations géopolitiques complexes qu’entretiennent le Niger et l’Europe depuis 2015. Elle postule l’existence d’une frontière « épaisse » non contiguë, façonnée par les interactions transnationales entre les deux entités plutôt que par la proximité géographique, et analyse la manière dont cette conceptualisation remet en question les conceptions traditionnelles de la souveraineté étatique et de l’intégrité territoriale. La recherche se concentre sur les interactions entre l’externalisation des dispositifs européens de gestion des migrations dans les confins saharo-sahéliens et les dynamiques socio-politiques générées par leur internalisation au Niger. À cette fin, elle analyse la diffusion des normes, valeurs et fonds européens et leur influence sur les stratégies nationales du Niger en matière de gouvernance des migrations et de gestion des frontières, ainsi que les implications plus larges pour la souveraineté du pays. Dans une perspective diachronique, la thèse replace les récents développements observés au Niger en matière de gestion de la migration — d’une approche de laisser-faire à la criminalisation des prestations de services aux migrants — dans un contexte plus large de bouleversements géopolitiques et structurels qui ont induit un effet d’entonnoir sur les routes transsahariennes du Niger. Il s’agit notamment du chaos sécuritaire qui prévaut dans la région saharosahélienne, des politiques restrictives déployées aux frontières méridionales de l’Europe et des réponses de cette dernière à la « crise des réfugiés » de 2015. Le sommet de La Valette y joue un rôle essentiel ayant consolidé le rôle du Niger comme partenaire clé dans la stratégie européenne d’externalisation des frontières, ainsi qu’en témoignent les financements substantiels accordés par le biais du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique (FFUA). Adoptant une approche interdisciplinaire, cette thèse s’appuie sur les outils analytiques traditionnels des sciences sociales, mais aussi sur l’analyse des réseaux sociaux (SNA) et l’analyse spatiale pour analyser les dynamiques sociopolitiques et géopolitiques résultant de ces développements. Elle démontre comment ce changement de paradigme a provoqué une frontiérisation inédite et violente du territoire nigérien. Celle-ci résulte de la conjugaison de pratiques et de normes européennes avec des stratégies socio-politiques nationales, générant des dynamiques complexes de cooptation et de résistance qui redéfinissent la souveraineté du Niger. Les résultats de cette recherche soulignent ainsi comment l’hybridation de l’État résultant de ce processus remet en cause la conceptualisation dominante, selon laquelle l’aide étrangère sape la souveraineté des États africains au profit de la mondialisation et du néolibéralisme. En articulant les implications des pratiques frontalières et de la mutation de la souveraineté, la thèse apporte ainsi une perspective nuancée aux débats de la géographie politique et des Border Studies. Elle révèle la complexité avec laquelle les forces extérieures remodèlent les politiques internes, permettant au Niger de tirer parti des rentes liées au développement et à la migration pour affirmer son contrôle et son autorité, et réaffirmer, malgré tout, sa souveraineté face à l’internationalisation de la gouvernance de la migration.

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