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This article analyzes the way in which short-distance car-sharing services integrate the field of public action in the Île-de-France region. The theoretical and methodological framework is based on three approaches: the relationship between territory and mobility system, change in public action and the process of diffusion of innovations. At the crossroads of these fields, we are studying the way in which territorial actors apprehend and appropriate car-sharing to respond to local public action issues. First, we present the results of a survey aimed at understanding how digital car-sharing platforms fit into local public action. Based on interviews with elected representatives from peri-urban municipalities and departmental councils, we show that car-sharing schemes based on digital tools are beyond the reach of these actors. Indeed, these actors only invest superficially in car-sharing, as they fail to grasp the benefits to be expected from the development of these services. Lastly, we draw on theoretical approaches to technical and territorial networks to study the experimentation of a short-distance car-sharing service deployed in the Val d’Oise. The article shows that this innovative service, based on on-street infrastructure, makes the possibilities offered by car-sharing more concrete. It gives local players the opportunity to implement regional development strategies by linking local issues to this new mobility solution. In this way, infrastructure-based car-sharing makes the tensions associated with the pursuit of contradictory objectives more obvious, and forces public authorities to specify the objectives pursued through their mobility policies.

Cet article analyse la manière dont les services de covoiturage courtes distances intègrent le champ de l’action publique en Île-de-France. Le cadrage théorique et méthodologique s’ancre sur trois entrées : les relations entre territoire et système de mobilité, le changement dans l’action publique et le processus de diffusion des innovations. Au croisement de ces champs, nous étudions la façon dont les acteurs territoriaux appréhendent et s’approprient le covoiturage pour répondre à des problématiques locales d’action publique. Dans un premier temps, nous présentons les résultats d’une enquête visant à comprendre comment s’intègrent les plateformes numériques de covoiturage dans l’action publique locale. À partir d’entretiens réalisés auprès d’élus de communes périurbaines et de Conseils départementaux, nous montrons que les dispositifs de covoiturage s’appuyant sur les outils numériques échappent à ces acteurs. En effet, ces derniers n’investissent que superficiellement le covoiturage car ils ne parviennent pas à appréhender les bénéfices à attendre du développement de ces services. Dans un dernier temps, nous mobilisons les approches théoriques sur les réseaux techniques et territoriaux pour étudier l’expérimentation d’un service de covoiturage courte-distance déployé dans le Val d’Oise. L’article montre que ce service innovant, s’appuyant sur des infrastructures implantées sur la voirie, rend plus concret les possibilités offertes par le covoiturage. Il donne en effet la possibilité aux acteurs territoriaux de concrétiser des stratégies d’aménagement du territoire en liant des problématiques locales à cette nouvelle solution de mobilité. Ce faisant, le covoiturage infrastructurel rend plus évident les tensions liées à la poursuite d’objectifs contradictoires, et oblige les pouvoirs publics à préciser les objectifs poursuivis à travers leurs politiques de mobilité.