Prise en charge de la douleur chronique et réseaux ville-hôpital
Type de matériel :
- algologie
- coordination Ville-Hôpital
- douleur chronique
- inégalités de soins
- innovation organisationnelle
- parcours patient
- prise en charge pluriprofessionnelle
- RCP douleur
- réseau territorial de santé
- care pathway
- chronic Pain
- community–hospital coordination
- health care inequalities
- multidisciplinary care
- organizational innovation
- pain management
- primary–secondary care coordination
- territorial health network
13
Introduction: In France, pain is the leading cause of medical consultations, and chronic pain affects nearly 12 million people. Its management remains delayed, unequal, and often inadequate, with an average wait time of over three years to access specialized services. This delay is due in part to a lack of training among general practitioners, overly siloed medical expertise, and uneven distribution of specialized centers. These factors lead to diagnostic delays, unequal access to care, and a significant societal cost. Innovative regional models, such as the one implemented in Vendée, offer promising avenues for reorganizing care pathways. Methods: The study is based on an analysis of the chronic pain care network in La Roche-sur-Yon (Vendée), coordinated by Dr. Pluchon. This network, linked to the local hospital group GHT85, includes seven local care sites. The analysis was conducted by a national steering committee composed of three heads of CETDs (Chronic Pain Treatment Centers) from diverse contexts. The methodology included interviews with patients, health care professionals, and hospital management, as well as activity data from the PMSI databases. The objective was to identify key success factors, deployment conditions, and the value created for all stakeholders. Results: Between 2018 and 2022, pain management activity at the La Roche-sur-Yon center increased by 58%, and by 59% across nearby sites, while the patient outflow rate dropped by more than 20%. Centralized coordination, a single point of entry for appointments, advanced consultations, and staff mobility helped reduce wait times (in some cases by a factor of 4), improve distribution of resources, and ease access to specialist care—even for patients in remote areas. The model promotes shared protocols, regular regional multidisciplinary meetings (RCPs), and continuous upskilling of local health care providers. Discussion: This innovative regional model brings multiple benefits: reduced inequalities in access, a local network of expertise, more appropriate treatments, decreased diagnostic delays, and medical-economic gains. It offers a concrete response to the shortage of pain specialists and the need for local follow-up. Its success relies on strong coordination, shared tools, collaborative organization, and professional commitment. The model is now being extended to other regions (Sud Seine-et-Marne, Nîmes) through a national pilot program based on common indicators and a shared data platform. The Vendée network illustrates the potential for nationwide reform in chronic pain management.
Introduction : En France, la douleur est la première cause de consultation, et sa forme chronique touche près de 12 millions de personnes. Sa prise en charge reste tardive, inégale et souvent inadaptée, avec un délai moyen d’accès à l’expertise de plus de 3 ans. Ce retard s’explique notamment par un manque de formation des soignants de ville, une spécialisation trop cloisonnée des experts, et une répartition inégale des centres spécialisés. Cela engendre une errance médicale, une perte de chance pour les patients et un surcoût sociétal important. Face à ces constats, des modèles territoriaux innovants comme celui mis en place en Vendée sont à observer et à considérer pour une réorganisation du parcours de soins. Méthodes : L’étude s’appuie sur l’analyse du réseau de prise en charge de la douleur chronique de La Roche-sur-Yon, coordonné par le Dr Pluchon. Ce réseau, adossé au GHT85, regroupe 7 sites de proximité. L’analyse a été conduite par un comité de pilotage national composé de trois responsables de CETD aux contextes variés. La méthode repose sur des entretiens menés auprès des professionnels, des patients et des directions d’établissements, ainsi que sur des données d’activité issues des bases PMSI. L’objectif était d’identifier les leviers de succès, les conditions de déploiement et la valeur créée pour tous les acteurs. Résultats : Entre 2018 et 2022, l’activité douleur à La Roche-sur-Yon a augmenté de 58 %, et de 59 % dans les sites de proximité, avec une baisse du taux de fuite de plus de 20 %. La coordination centralisée, l’existence d’un guichet unique, des consultations avancées et la mobilité des professionnels ont permis une réduction des délais de prise en charge (parfois divisés par 4), une meilleure répartition des ressources et un accès facilité à l’expertise, y compris pour les patients éloignés. Le modèle favorise une organisation partagée, des RCP territoriales régulières et une montée en compétence des acteurs de proximité. Discussion : Ce modèle territorial innovant apporte des bénéfices multiples : réduction des inégalités d’accès, maillage local d’expertise, pertinence des traitements, baisse de l’errance médicale et gains médico-économiques. Il constitue une réponse concrète à la pénurie d’algologues et au besoin d’un suivi de proximité. Son succès repose sur une coordination forte, des outils partagés, une organisation souple et collaborative, ainsi qu’un engagement des professionnels. L’extension du modèle est envisagée dans d’autres territoires (Sud Seine-et-Marne, Nîmes) avec une expérimentation pilotée par un comité national, fondée sur des indicateurs médico-économiques et une base de données commune. Le modèle vendéen ouvre la voie à une réorganisation nationale de la prise en charge de la douleur chronique.
Réseaux sociaux