Les maladies du bonheur
Type de matériel :
TexteLangue : français Détails de publication : Presses Universitaires de France,
2020.
Ressources en ligne : Abrégé : Cherchant le bonheur sous la bannière de la liberté, de la prospérité et de la justice, les Européens et les Américains se trouvent dans une impassedont l’évolution des souffrances mentales et des troubles comportementaux du dernier demi-siècle témoignent de manière éloquente. Chez les laissés-pour-compte de la modernisation, les pathologies mentales ordinaires résultent moins des carcans sociaux que de l’extension d’uneindépendance qui les a privésde cette seconde peau que constituaient les communautés primaires. Les libertés conquises dans la sphère privée se trouvent désormais en porte à faux avec la déresponsabilisation au travail. Le déclin de l’action collective et les bouleversements technologiques ont favorisé une internalisation du mal-être, des addictions et des troubles comportementaux. Parmi les plus aisés, nos sociétés où le rôle des performances cognitives s’est accruont nourri des pathologies de la rivalité et beaucoup de frustration. L’accès aux meilleures places est en principe ouvert à tous et bien que l’inégalité des dotations cognitives ruine l’idée de mérite, nombreux sont ceux qui se sentent responsables de leur échec, et développentanxiété, dépressions et addictions. Les familles sontdevenues les complices de cette compétition méritocratique par les appariements matrimoniaux sélectifs.Si nous n’y prenons garde, une biopolitiqueappuyéesur les héritages génétiques et épigénétiquesrisque de renforcer plus que jamais les inégalités sociales.
Cherchant le bonheur sous la bannière de la liberté, de la prospérité et de la justice, les Européens et les Américains se trouvent dans une impassedont l’évolution des souffrances mentales et des troubles comportementaux du dernier demi-siècle témoignent de manière éloquente. Chez les laissés-pour-compte de la modernisation, les pathologies mentales ordinaires résultent moins des carcans sociaux que de l’extension d’uneindépendance qui les a privésde cette seconde peau que constituaient les communautés primaires. Les libertés conquises dans la sphère privée se trouvent désormais en porte à faux avec la déresponsabilisation au travail. Le déclin de l’action collective et les bouleversements technologiques ont favorisé une internalisation du mal-être, des addictions et des troubles comportementaux. Parmi les plus aisés, nos sociétés où le rôle des performances cognitives s’est accruont nourri des pathologies de la rivalité et beaucoup de frustration. L’accès aux meilleures places est en principe ouvert à tous et bien que l’inégalité des dotations cognitives ruine l’idée de mérite, nombreux sont ceux qui se sentent responsables de leur échec, et développentanxiété, dépressions et addictions. Les familles sontdevenues les complices de cette compétition méritocratique par les appariements matrimoniaux sélectifs.Si nous n’y prenons garde, une biopolitiqueappuyéesur les héritages génétiques et épigénétiquesrisque de renforcer plus que jamais les inégalités sociales.




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