Tout semble annoncer une crise imminente de l’approvisionnement en eau dans l’Ouest des États-Unis : une croissance économique basée sur un secteur agro-industriel qui consomme de grandes quantités d’eau, un développement urbain peu régulé qui nécessite de plus en plus d’eau et d’énergie, une sécheresse sans précédent qui exprime les effets déjà perceptibles du changement climatique. Face à cette situation, les autorités compétentes tâchent de promouvoir la mise en place d’une gestion plus «durable» de l’eau. Il n’est pas tant question de revoir un modèle socio-économique qui épuise les ressources naturelles, que de trouver des arrangements contractuels et techniques permettant de poursuivre le développement de la région. L’enquête présentée dans ce livre décrypte les fondements de cette absence de solutions à la crise hydrique, qui associe autorités publiques, opérateurs de services et ONG dans la même inaction, mais aussi les ressorts d’une possible écologisation des politiques de l’eau. En s’appuyant sur la théorie des champs de Pierre Bourdieu, elle présente pour la première fois des outils d’analyse susceptibles de comprendre autrement les enjeux environnementaux, et d’identifier des formes possibles, et réalistes, d’action sur les institutions.