Psychomotricien avec une grande expérience en pédiatrie-néonatologie et pédopsychiatrie, Eric Pireyre connait très bien la population des personnes autistes et la population des bébés.L’ouvrage qu’il propose permet de mieux les comprendre. Il se penche sur la délicate question des « imprégnations », « traces » – cette forme de mémoire qui échappe à l’évocation classique du souvenir – que conserve le bébé de la période pré-natale de la fin de la grossesse à la période post-natale de la naissance. Celles-ci expliqueraient que des événements traumatiques survenus au cours de ces périodes puissent avoir un impact sur le développement de l’enfant.Les personnes autistes portent en elles cette période de l’originel, ces traces inattendues, qui ne sont pas des souvenirs au sens commun du terme mais des persistances des premiers états sentis du corps. Les connaissances apportées par les neurosciences ces dernières années rendent bien compte de ce phénomène. Ces traces des derniers temps de la vie utérine et ces premiers temps de la vie « aérienne » ne sont pas spécifiques à l’autisme mais sont communes à tous les êtres humains. Elles peuvent par contre apporter des éléments de compréhension novateurs dans le cadre de relations thérapeutiques psychomotrices.A partir des patients qu’il accompagne en séances de psychomotricité (ex : bain thérapeutique, prise en soin des problématiques liées aux angoisses corporelles archaïques), de son expérience d’enseignant en psychomotricité l’auteur propose un texte d’une grande fécondité, tant théorique que clinique, centré sur les liens complexes entre corps et psyché, sur l’autisme et sur le développement affectif humain.