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Dans cet article, l’auteur situe Kelsen dans l’esprit socio-politique de son temps, démontrant que son identité ainsi que sa vision du monde ont influencé ses contributions professionnelles. Plus précisément,  il s’appuie sur la sociologie du savoir en général et sur l’approche de la sociologie de la connaissance proposée par Peter L. Berger et Thomas Luckmann pour – montrer comment la théorie pure du droit » de Kelsen – qui conçoit la loi comme un système axiomatique et décontextualisé – est elle-même influencée par l’éducation sociale et religieuse de Kelsen. Cette approche particulière des contributions théoriques ne conduit pas à la conclusion que sa Théorie pure du droit est un échec. Au contraire : elle ajoute une certaine profondeur à ses tentatives pour créer une « brèche temporelle » juridique qui touche l'éternité.

In this article the author situates Kelsen within his socio-political zeitgeist, demonstrating that his identity as well as his Weltanschauung influenced his professional contributions. More specifically, the author draws on Wissenssoziologie in general and the approach to the sociology of knowledge proposed by Peter L. Berger and Thomas Luckmann to show how Kelsen’s “Pure Theory of Law”–which develops law as an axiomatic and decontextualised system–is itself influenced by Kelsen’s social and religious upbringing. This approach to an appreciation of his theoretical contributions does not lead to the conclusion that his Pure Theory of Law is a failure.On the contrary, it only adds a certain depth to his attempts to create a legal “hole in time” that touches eternity.