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La tradition anthropologique s’est saisie de cette question dès le XIXe et se prolonge aujourd’hui avec de nouveaux objets et sujets. L’un d’eux est le corps trans. Depuis des décennies, le « changement de sexe » occupe les discours sous l’affirmation d’une psychopathologie ; affirmation qui s’est effondrée à l’instar de celle de l’homosexualité, mais sans recevoir une nouvelle explication. Dans ce contexte, en deçà de la question : que sont le sexe et le genre ?, l’interrogation sur les multiples constructions des corps, d’une aire ontologique à l’autre, est un moyen de parvenir à une resignification générale des vies dans un lien social lui-même resignifié.

The anthropological tradition has been dealing with this question since the 19th century and continues today with new objects and subjects. One of them is the trans body. For decades, ‟sex change” has been tackled by discourse as a psychopathology; this conception has vanished away, like that of homosexuality, but no new explanation was conjured up. In this context, previous to the question of what sex and gender are, we interrogate the multiple body constructions, from one ontological area to another, in order to achieve a general resignification of lives in resignified social bonds.