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Depuis sa fondation en 1947, la CIA se distingue non seulement par le monopole de l’espionnage, mais aussi par sa mission non moins importante de synthèse de toutes les informations interministérielles disponibles et susceptibles d’affecter la sécurité nationale (y compris les conclusions du FBI dans ses activités de contre-espionnage). La création de l’agence s’opère dans un contexte de nombreuses rivalités organisationnelles au cœur de l’appareil d’État, sans oublier l’amateurisme initial de Truman qui s’empresse de dissoudre l’OSS dès août 1945. À partir de 1950, grâce à des personnalités énergiques, la CIA – l’Agence de centralisation du renseignement, sa meilleure traduction – forge son identité particulière sur la production de rapports stratégiques, mariant l’information secrète à la collecte des sources ouvertes : les National Intelligence Estimates. Depuis, le renseignement stratégique est l’une de ses raisons d’être et une caractéristique intrinsèque de sa culture organisationnelle.

Since its foundation in 1947, the CIA has been distinguished not only by its monopoly on espionage, but also by its no less important mission of synthesizing all available interdepartmental information likely to affect national security (including the FBI’s findings in its counter-espionage activities). The creation of the agency took place against a backdrop of numerous organizational rivalries at the heart of the State apparatus, not to mention Truman’s initial amateurism, which prompted him to dissolve the OSS as early as August 1945. From 1950 onwards, thanks to some forceful personalities, the CIA forged its particular identity on the production of strategic reports that combined secret information with data from open sources: the National Intelligence Estimates. Since then, strategic intelligence has been one of its raisons d’être and an intrinsic feature of its organizational culture.