Langues distinctes et langage mutuel
Type de matériel :
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La pensée d’un enseignement intégré du portugais langue maternelle et du français langue étrangère repose historiquement sur une conviction forte, qui la différencie de toute entreprise similaire conçue en situation de bi- ou plurilinguisme : il est possible et souhaitable de rapprocher l’enseignement de deux langues dans un contexte, comme celui du Brésil, où elles ne coexistent pas hors de l’école. Né d’une offre de coopération linguistique, le projet se soude initialement autour de la bivalence institutionnelle, portugaisfrançais, des professeurs licenciés et d’un objectif de transfert positif des références méthodologiques des départements de français des universités brésiliennes (apparentement des deux langues et techniques du français instrumental avant tout) en direction des classes du second degré. À partir d’une analyse des apports et des blocages de cette formulation initiale, on envisage d’abord quelques-uns des défis que doit relever cette volonté d’intégration pour apparaître comme une nouvelle alternative d’apprentissage (la tentation de l’enfermement dans l’hypothèse d’une logique fonctionnelle unique à découvrir notamment). Posant, au regard de ces défis, qu’un enseignement intégré de langues ne définit pas seulement un espace de remédiation méthodologique mais un espace de variations à construire, dont l’extension est comprise entre l’englobement et la pluralisation, on mentionne ensuite trois principes directeurs pour cette construction, dont on précise le sens et les enjeux : concevoir une rupture de ruptures, penser les décompositions nécessaires, viser une conscience de langage.
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