De A comme Ant Sailean en Ecosse, à Z comme Zamora en Espagne, l’abécédaire de Bernard Vanel nous emporte « quelque part » en Arcadie, passe le pont de Mostar, longe une ruelle à Prague, s’étourdit parmi les carillons des clochers de Salzbourg ou au rythme du chant des Aït Atta dans la nuit de Tizi N’Toudate, s’abrite sous un parapluie à Tobermory, lutte contre le vent d’automne, un soir, à Volterra, et voyage en bien d’autres lieux moins répertoriés du plaisir du texte. Cet arpenteur du monde, plus poète que géographe, se grise « du vin des cavernes et du biscuit de la route » pour nous donner ces textes courts, graves et sensibles comme des haï-ku, séduisants et fragiles comme des « papillons de mai ». Son viatique pour la route où il nous invite à le suivre est une unique phrase d’Edmond Jabès qu’il a placée en exergue : « Tout est inaccompli et provisoire, reste l’instant intensément ».