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RésuméÀ partir d’une enquête empirique sur le secteur vitivinicole en Roumanie, l’article propose un éclairage sur le rôle joué par l’Union européenne dans la délimitation et la représentation de nouveaux « intérêts » économiques. Un écart est marqué avec les travaux qui se limitent à mesurer l’« accès » de groupes constitués aux institutions supranationales. La démarche retenue consiste plutôt à caractériser des jeux de labellisation et une circulation entre les espaces nationaux et européens de représentation. Les grands opérateurs qui dominent le marché du vin roumain se positionnent à la tête d’organisations concurrentes. Chacun obtient des appuis à Bruxelles, dans le cadre de l’Organisation commune de marché, et les valorise ensuite à Bucarest. Plusieurs définitions du produit à défendre sont ainsi livrées. L’administration nationale est invitée à officialiser l’une ou l’autre. Mais des alliances à géométrie variable l’empêchent de trancher.

On the basis of a field study conducted in the Romanian vine and wine sector, the paper highlights the role played by the European Union in the process of shaping new economic “interests”. It takes issue with the analysis which consists in rating the “access” to supranational institutions. The emphasis is rather laid on labelling dynamics and on the circulation between national and European fields of representation. The biggest players in the Romanian wine market get control over competing representative organisations. Each of them receives support from Brussels, within the Common market organisation, and makes the most of it in Bucharest. As a result, there are several definitions of the product to be defended. The national administration is expected to decide between them. But no definitive solution is found, as variable-geometry coalitions are formed.