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Les premières communautés humaines considéraient déjà que la violence sexuelle était une atteinte à l’intégrité, exigeant un encadrement législatif. Ce n’était pas tant la prise illégale du corps d’un autre qui justifiait un châtiment, que la matérialisation d’un affront adressé à l’ordre politique. Par la suite, les victimes ont été stigmatisées ou ostracisées, mais toujours contraintes au silence pour ne pas troubler l’ordre, qu’il soit public ou intrafamilial. L’amorce d’une protocolisation d’accompagnement des victimes d’abus sexuels, à la charge d’une société cette fois protectrice, n’émerge qu’après la Deuxième Guerre mondiale. Cette ambition nécessite d’articuler en permanence les savoirs universitaires, les connaissances empiriques des professionnels et les évolutions législatives, afin de créer des dispositifs à la hauteur des besoins des victimes.

The earliest human communities already considered sexual violence to be a attack on a person’s integrity, thus requiring a legal consequence. However it was not so much the illegal seizing of another person’s body that justified a punishment, but rather the materialization of an affront to the political order. As a result, victims were stigmatized and ostracized, but always forced to be silent so as not to disrupt the established order, be it public or intrafamilial. The start of the creation of a protocol to support sexual abuse victims, carried out by a now protective society, only emerged after the Second World War. This goal requires the constant coordination of academic expertise, the empirical knowledge of professionals, and legislative developments, in order to create mechanisms that can meet victims’ needs.