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Dans notre époque de crise généralisée de l’expérience, c’est-à-dire où nous ne pensons ni n’expérimentons plus par nous-mêmes, Éric Chauvier nous invite au cours de cet entretien à renouer avec une anthropologie de l’expérience. Incarner des trajectoires de vie, donner à voir les ambivalences à l’œuvre, produire des questionnements subtils, contextualiser les concepts utilisés, participent à décrire et penser réellement les choses. À l’opposé du « simple à comprendre » dominant, que la possibilité de Zemmour illustre, qui ne requiert et ne consomme plus que du concept dont la ruse ultime est justement de se faire passer pour de l’expérience et de la réalité.

‪In our time of a generalized crisis of experience where we no longer think or experience for ourselves, Éric Chauvier in this interview invites us to revive an anthropology of experience. Embodying life trajectories, showing the ambivalences at work, producing subtile questionings and contextualizing the concepts used all contribute to true description and consideration. A contrast with the current dominance of that which is “simple to understand”, illustrated by the possibility of Zemmour, requiring and consuming a concept in and of itself, the ultimate trick of which is, precisely, passing itself off as experience and reality.‪