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Cet article explore le poids des origines lorsqu’un anthropologue colombien, enquête sur et dans un pays du « Nord ». En partant d’une recherche menée en banlieue parisienne, cet article met en perspective l’expérience photographique au regard de la « déportabilité » en suivant l’expérience migratoire d’un étudiant-chercheur colombien en France. L’article décrit les rapports d’altérité et les formes d’ exotisme inversé qui se déploient au cours de l’enquête. Dans ce cadre, la performativité des pratiques photographiques est un moyen de questionner le décentrement anthropologique et les origines du chercheur au regard d’une photo-ethnographie critique. Cette démarche souligne la façon dont « l’engagement ethnographique » est mis à l’épreuve par des rapports de genre, de nationalité et de classe. Photographier peut ainsi être une façon de déconstruire les rapports d’altérité en proposant des visualités nouvelles sur la cité et les citadins.

‪This article explores the role of origins when a Colombian anthropologist conducts research upon and within France. Based on ethnography conducted in a Parisian suburb (banlieue), this article puts photographic experience of deportability into perspective by tracking the migratory experience of a Colombian Ph.D. student and researcher in France. The article describes the relationships of otherness and the forms of inverted exoticism which emerged during the investigation. In this context, the performativity of photographic practices is a mechanism for challenging the shift of anthropological practices and analyzing the role of one’s origins within critical photography-ethnography. This approach highlights how “ethnographic engagement” is challenged by gender, nationality, and class dynamics. Photography can thus serve as a new way to deconstruct relations of otherness by proposing new visualities about the city and its inhabitants.‪