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L’École et la francophonie ou le miroir à deux faces

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2024. Ressources en ligne : Abrégé : Il est d’usage aujourd’hui de distinguer en Jules Ferry le bon et le mauvais, « le bâtisseur de cette grande maison commune qu’est l’École de la République », pour reprendre, dans leur transcription officielle, les mots du président François Hollande le jour de son investiture, le 15 mai 2012, et le défenseur de la colonisation, qui fut « une faute morale et politique » et « doit, à ce titre, être condamnée ». À dire vrai, il n’avait pas fallu attendre cet hommage sélectif pour que l’entreprise de déconstruction de notre « roman national » s’étendît jusqu’à « l’École de la République » elle-même, à son caractère structurellement inégalitaire et à son moralisme envahissant. La recherche historique n’est pas une entreprise de réhabilitation, même quand la déconstruction suscite une légende dorée en réaction contre le livre noir. Mais ses acquis obligent à admettre que c’est de cette IIIe République démonétisée que vient l’idée de la francophonie, plus précisément le lien entre la francophonie et l’École tel qu’on peut encore à la fois le célébrer comme héritage et le promouvoir en tant que projet. S’il est certain qu’au xixe siècle les efforts pour développer l’instruction populaire et conquérir des terres lointaines ont précédé l’installation des républicains au pouvoir, il n’est pas moins vrai que la simultanéité, sous la IIIe République, de l’expansion scolaire et de l’agrandissement colonial a produit, dans notre imaginaire national, une mythologie impériale durablement prégnante au siècle suivant. Beaucoup a été dit là-dessus et nous n’apporterons ici rien de nouveau. Tout au plus proposons-nous de regarder de plus près la manière dont les deux processus ont été entrelacés, les transferts de méthodes et de débats qui se sont produits de l’un à l’autre, car la connaissance et l’enseignement de cette histoire peuvent ne pas être dépourvus de sens dans l’élaboration d’une politique d’éducation francophone pour notre temps et les adaptations qu’elle réclame aux réalités du monde contemporain.
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Il est d’usage aujourd’hui de distinguer en Jules Ferry le bon et le mauvais, « le bâtisseur de cette grande maison commune qu’est l’École de la République », pour reprendre, dans leur transcription officielle, les mots du président François Hollande le jour de son investiture, le 15 mai 2012, et le défenseur de la colonisation, qui fut « une faute morale et politique » et « doit, à ce titre, être condamnée ». À dire vrai, il n’avait pas fallu attendre cet hommage sélectif pour que l’entreprise de déconstruction de notre « roman national » s’étendît jusqu’à « l’École de la République » elle-même, à son caractère structurellement inégalitaire et à son moralisme envahissant. La recherche historique n’est pas une entreprise de réhabilitation, même quand la déconstruction suscite une légende dorée en réaction contre le livre noir. Mais ses acquis obligent à admettre que c’est de cette IIIe République démonétisée que vient l’idée de la francophonie, plus précisément le lien entre la francophonie et l’École tel qu’on peut encore à la fois le célébrer comme héritage et le promouvoir en tant que projet. S’il est certain qu’au xixe siècle les efforts pour développer l’instruction populaire et conquérir des terres lointaines ont précédé l’installation des républicains au pouvoir, il n’est pas moins vrai que la simultanéité, sous la IIIe République, de l’expansion scolaire et de l’agrandissement colonial a produit, dans notre imaginaire national, une mythologie impériale durablement prégnante au siècle suivant. Beaucoup a été dit là-dessus et nous n’apporterons ici rien de nouveau. Tout au plus proposons-nous de regarder de plus près la manière dont les deux processus ont été entrelacés, les transferts de méthodes et de débats qui se sont produits de l’un à l’autre, car la connaissance et l’enseignement de cette histoire peuvent ne pas être dépourvus de sens dans l’élaboration d’une politique d’éducation francophone pour notre temps et les adaptations qu’elle réclame aux réalités du monde contemporain.

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