Aux origines du Directoire : le « proconsulat » de Jacques Reverchon (brumaire-ventôse an IV)
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Les derniers représentants envoyés en mission par la Convention nationale reçoivent leurs instructions dans un contexte très spécifique, celui des lendemains de la journée parisienne du 13 vendémiaire an IV. C'est la raison pour laquelle nous parlons de « missions vendémiaristes ». Ces représentants sont peu nombreux ; le plus connu est Louis-Stanislas Fréron, envoyé dans les départements autour de Marseille. Nous nous arrêtons ici sur Jacques Reverchon, qui exerça une mission absolument identique dans la grande région lyonnaise.Leurs pouvoirs sont considérables ; épuration des autorités nouvellement élues, réintégration dans l'appareil administratif du personnel révolutionnaire désarmé au printemps, remise en vigueur des lois d'exception contre les émigrés et les prêtres réfractaires.Ces pouvoirs sont fatalement ambigus dans une période de transition entre le gouvernement révolutionnaire et le gouvernement constitutionnel ; prolongement du régime de salut public, ils traduisent pourtant le rééquilibrage des centres de décision en faveur de l'Exécutif. La justification ultime de la survie du régime révolutionnaire est donnée par l'existence d'une « grande conspiration » royaliste aux ramifications nationales (les Compagnons de Jésus, les Compagnons du Soleil).Ce faisant, ces missions témoignent aussi de l'impossibilité de terminer la Révolution, et de faire appliquer une authentique loi d'amnistie.
At the Origins of the Directoire: the « Proconsulship » of Jacques Reverchon (Brumaire-Ventôse Year IV)The last deputies to be sent on mission by the National Convention received their marching orders in a very specific context, subsequent to the Paris uprising of 13 Vendémiaire Year IV. That is why I refer to the « missions of Vendémiaire ». They were few in number, the best known being Louis-Stanislas Fréron, sent to the départements around Marseilles. The focus here is on Jacques Reverchon, who carried out an identical mission in the greater Lyons area. Their powers were extensive : purging the newly elected authorities, rehabilitating the local revolutionary officials disarmed in the spring, reenacting the emergency laws constraining the emigres and refractory priests. These powers were bound to be ambiguous at a time of transition between revolutionary and constitutional government ; but as an extension of the regime of public saftey, they kept the balance of decision-making cleary on the side of the executive. The ultimate justification of the survival of the revolutionary regime was the discovery of a « grand royalist conspiracy » with national ramifications (the Companions of Jesus, the Companions of the Sun). In the process, these missions bear witness to the impossibility of terminating the Revolution and implementing a true amnesty.
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