Que signifie accompagner une personne âgée en grande dépendance ayant perdu son autonomie physique ou mentale ? Comment assister l’autre dont le corps ne suit plus ou lorsque la démence entrave le sens commun ? Dans la capitale argentine, des aidantes, souvent migrantes, vivent jour et nuit chez des personnes âgées qu’elles prennent en charge. En donnant la parole à ces femmes inconnues, sous-estimées, dont les expériences, en apparence banales, sont pourtant inestimables, le livre de Natacha Borgeaud-Garciandía nous invite à pénétrer dans ces huis clos intimes pour saisir les complexités, ambiguïtés et subtilités du care. Travail sur l’humain, aux confins de la vie et de la mort, il touche à l’essentiel de nos existences. L’autrice montre comment ces travailleuses font face, seules, à l’extrême fragilité humaine, aux troubles du corps et aux méandres de la démence, suppléant aux déficiences des politiques sociales, aux absences des proches, à notre inattention. À la fois étrangères et intimes, lointaines et familières, leurs expériences et leurs voix interpellent universellement.