La fin du pouvoir provincial (4 août 1789-21 septembre 1791)
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L'histoire de la province prit fin entre le 4 août et le 22 décembre 1789, lorsque les députés de l'Assemblée nationale adoptèrent le principe d'une division uniforme du royaume. Néanmoins, elle survécut administrativement au-delà de cette période, jusqu'au décret du 21 septembre 1791 supprimant les commissariats formés dans les anciennes provinces d'États. Ainsi, du 4 août 1789 au 21 septembre 1791, nous pouvons suivre les aléas de son histoire, non plus comme entité politique mais comme cadre d'administration. En effet, ses instances exécutives durent être prolongées pour éviter une dangereuse vacance du pouvoir. En attendant la formation effective des départements, il fallut imaginer des commissions provisoires capables de représenter l'autorité fiscale dans la province, les doter de compétences importantes, susceptibles de maintenir l'ordre face à des populations agitées, trouver et encourager des hommes de bonne volonté dont la légitimité politique était pourtant compromise par les élections. Bref, il fallut, à Dijon, à Cambrai, à Aix, à Lille, à Montpellier... garantir la continuité de l'État au moment où ses bases étaient fondamentalement remises en cause. Le maintien des exécutifs provinciaux, concurrents des nouvelles administrations de département et de district, provoqua en certains endroits des remous politiques, reflets d'une contradiction des pouvoirs au plus haut sommet de l'État. Tandis que les anciens administrateurs firent valoir leurs lettres de commissions, les nouveaux en appelaient à l'Assemblée nationale pour faire révoquer les pouvoirs de leurs concurrents. La mauvaise volonté des premiers, associée à l'impatience des seconds, au demeurant légitime, pour gouverner leur circonscription, entretint un climat délétère qui compliqua pour le moins la transition administrative.
The End of Provincial Power (4 August 1789 – 21 september 1791)Provincial history came to an end between 4 August and 22 December 1789, when the members of the National Assembly adopted the principle of uniform division of the kingdom. Nonetheless, it survived administratively beyond that period until the decree of 21 september 1791 which abolished the commissariats established in the former provincial estates. We can thus follow, from 4 August 1789 to 21 september 1791, the ups and downs of its history, no longer as a political entity but as an administrative framework. Indeed, the executive organs were extended to avoid a hazardous power vacuum. Pending the effective formation of the départements, it was necessary to set up provisional committees to represent the inland revenue in each province, give them the required clout to maintain law and order in the face of popular unrest, appoint and encourage men of goodwill whose political legitimacy was soon undermined by the ballot-box. In short, at Dijon, Cambrai, Aix, Lille, Montpellier..., the continuity of the state needed to be upheld at a time when its very foundations were being called into question. The maintenance of provincial executives in competition with the new département and district authorities resulted here and there in political infighting, reflecting the balance of power in the upper reaches of the state. While the former officials brandished their letters of appointment, the new nominees appealed to the National Assembly to revoke the powers of their competitors. The ill will of the former, combined with the perfectly legitimate impatience of the latter to govern their constituencies, bred a pernicious climate hardly conducive to orderly transition.
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