Le 6 juillet 2003, le peuple corse est appelé aux urnes pour ratifier ou rejeter son nouveau statut : encore une nouvelle page tournée dans l'Histoire, tumultueuse, de ses relations avec le " Continent ". Terre lointaine à portée de l'Hexagone, la Corse semble avoir toujours eu partie liée avec la France. Elle lui a donné un empereur, qui a repoussé ses frontières aux extrémités de l'Europe. Et pourtant, la Corse n'est département français que depuis 1790 - quarante ans seulement avant l'Algérie... Et qui sait quel destin attend encore son peuple ? Colonisée par les Phocéens, passée sous domination carthaginoise, transformée en bagne inhospitalier par les Romains, conquise par les Vandales puis les Sarrasins, bradée par le pape aux Pisans, revendiquée par les Génois, émancipée par Paoli, vendue à la France en 1768, " la montagne dans la mer " n'a jamais cessé de se refuser, comme font toutes les belles. Emblême de sa personnalité, sa langue, dans laquelle on dit : " So Corsu, ne se fieru. " Je suis corse et j'en suis fier... Montagne immergée, la Corse est semblable à son Histoire : seul le sommet nous est connu. C'est une Atlantide peuplée depuis la préhistoire, une Arcadie de pasteurs et de navigateurs à la découverte de laquelle nous entraîne Roger Caratini. L'histoire d'une terre, de son peuple et de son âme. Au-delà, ce récit est aussi l'odyssée des peuples de la Méditerranée, racontée par l'un de ses fils. Philosophe des sciences et historien né à Bastia en 1925, maître d'oeuvre de la fameuse Encyclopédie Bordas en 23 volumes, auteur de nombreux essais politiques, scientifiques et historiques, ainsi que d'une Initiation à la philosophie, Roger Caratini est en outre le biographe de Jeanne d'Arc, Jésus, Attila et Alexandre le Grand. Spécialiste de l'Histoire corse et de l'Empire, on lui doit le vigoureux Napoléon, une imposture (L'Archipel, 2002), ainsi qu'une monographie en couleur, Corse (Nathan, 1986). "