Penser hardcore. Généalogie d’une subculture intellectuelle
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Depuis quelques années, certain·es musicien·nes raccrochent leur production à des idées comme le « hardcore continuum » ou l’« hantologie » pour en faire les livrets d’une sorte de nouvelle musique à programme : sur Bandcamp, plus d’une vingtaine de références portent l’étiquette « hardcore continuum », et celle d’« hauntology » beaucoup trop pour qu’il soit possible de les décompter. Ces idées ont pris forme dans les années 1990, autour des écrits de Simon Reynolds et du CCRU, un pseudo-laboratoire éphémère rassemblant Nick Land, Sadie Plant, Kodwo Eshun, Mark Fisher ou encore Steve Goodman. Comme le repère Reynolds dans son article « Conceptronica », la manière dont elles sont utilisées aujourd’hui frôle parfois l’exercice académique, sur fond d’un appétit du milieu de l’art contemporain pour la théorie et les subcultures musicales, alors que c’est justement l’académisme que le CCRU s’employait à faire exploser. En tant qu’éditeurs « formés » par les raves et les clubs, et au moment où une bonne part des membres du CCRU sont passé·es à autre chose et où il fait l’objet d’une transmission/canonisation (y compris avec Hardcore de Reynolds, paru chez nous fin août !), il nous a paru important de comprendre quelle fut vraiment la place de la musique pour ces intellectuel·les. Iels semblent y avoir puisé des forces pour radicaliser leur propre rapport à l’écriture et de la théorie, en ouvrant des brèches, mais aussi des fausses pistes.
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