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Le développement des sciences anthropologiques dans la seconde moitié du xixe siècle en France, s’est accompagné d’un grand débat scientifique sur la question des origines de l’humanité. Les modèles monogénistes se sont opposés aux polygénistes dans des dialogues courtoisement mais fermement argumentés, tenus par d’éminents spécialistes comme Armand de Quatrefages et Paul Broca. Parallèlement, la diffusion depuis 1862 des traductions françaises des œuvres de Darwin a renouvelé le débat entre les partisans du transformisme et les défenseurs du fixisme. Le croisement de ces concepts a ainsi enrichi l’anthropogenèse de nouveaux modèles, comme par exemple le monogénisme fixiste défendu par de Quatrefages et le polygénisme transformiste soutenu par Broca. Cet article présente ces conceptions de l’anthropogenèse dans le contexte sociopolitique de l’époque et évoque leurs prolongements dans les modèles actuels de l’origine de l’humanité.

The second half of the 19th century was witnessed in France, with the development of anthropological sciences, by a major scientific debate on the question of the origins of humanity. Monogenist models have opposed to polygenists in courteous but vigorously argued dialogues, held by eminent specialists such as Armand de Quatrefages and Paul Broca. At the same time, the diffusion since 1862 of French translations of Darwin’s works has renewed the debate between supporters of transformism and defenders of fixism. The crossing of these concepts has thus enriched the debate on anthropogenesis by new models, such as the fixist monogenism defended by de Quatrefages and the transformist polygenism supported by Broca. This article presents these two opposing conceptions in the socio-political context of the time and evoke their extensions in current models of the origin of humankind.