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L’interprétation d’une sainte trace

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2024. Ressources en ligne : Abrégé : While the Shroud of Turin and the question of its authenticity attract much attention in the media, its place in academic history has long remained limited. It has mainly been the subject of a parascientific literature known as sindonology, the self-proclaimed “science of the shroud,” which has sought to write a “prehistory” of the relic before its first appearance in the sources in the fourteenth century. These texts show little interest in the rich trajectory of the object as it moved from the status of an image in Lirey, Champagne, to that of a Passion relic in Chambéry and then in Turin. Several recent works have helped to fill this gap. In particular, a monograph by Andrea Nicolotti, professor at the University of Turin, aims to respond to the fanciful theories surrounding the object and to trace its long history. Among the questions illuminated by this longue-durée history is the evolution of the regimes of proof mobilized: the burial linens left in Christ’s tomb were treated by exegesis as proof of the resurrection, and the Shroud of Turin adds visible evidence of the presence of a body. From the Middle Ages to the present, the reception of this relic has been guided by the desire to interpret these traces as proof of the holy history, even documenting certain details not mentioned in the Gospels. It thus highlights an ecclesiastical genealogy, still too little considered, of the paradigm of proof by trace.Abrégé : Si le Suaire de Turin est au cœur d’une controverse médiatique intense centrée sur la question de son authenticité, sa place dans la recherche historique académique est longtemps restée limitée. Il a surtout été l’objet d’une littérature parascientifique, la sindonologie, autoproclamée « science du linceul » qui a cherché à écrire une « préhistoire » de la relique avant son apparition dans la documentation, au xive siècle, mais s’est peu intéressée à la riche trajectoire de l’objet, passant du statut d’image, à Lirey, en Champagne, à celui de relique de la Passion, à Chambéry puis à Turin. Plusieurs travaux récents ont contribué à combler cette lacune. Parmi eux, une monographie d’Andrea Nicolotti, professeur à l’université de Turin, ambitionne à la fois de répondre aux théories fantaisistes qui entourent l’objet et de retracer sa longue histoire. Parmi les questions que cette longue histoire éclaire, celle de l’évolution des régimes de preuve : les linges funéraires, laissés dans le tombeau du Christ, sont traités par l’exégèse comme preuve de la résurrection, et le Suaire de Turin ajoute des indices visibles de la présence d’un corps. Du Moyen Âge à nos jours, le regard sur cette relique a été guidé par la volonté d’interpréter ces traces comme des preuves qui attestent l’histoire sainte, voire en documentent certains détails que les Évangiles ne décrivent pas. Elle met donc en lumière une généalogie ecclésiale, encore trop peu considérée, du paradigme de la preuve par la trace.
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While the Shroud of Turin and the question of its authenticity attract much attention in the media, its place in academic history has long remained limited. It has mainly been the subject of a parascientific literature known as sindonology, the self-proclaimed “science of the shroud,” which has sought to write a “prehistory” of the relic before its first appearance in the sources in the fourteenth century. These texts show little interest in the rich trajectory of the object as it moved from the status of an image in Lirey, Champagne, to that of a Passion relic in Chambéry and then in Turin. Several recent works have helped to fill this gap. In particular, a monograph by Andrea Nicolotti, professor at the University of Turin, aims to respond to the fanciful theories surrounding the object and to trace its long history. Among the questions illuminated by this longue-durée history is the evolution of the regimes of proof mobilized: the burial linens left in Christ’s tomb were treated by exegesis as proof of the resurrection, and the Shroud of Turin adds visible evidence of the presence of a body. From the Middle Ages to the present, the reception of this relic has been guided by the desire to interpret these traces as proof of the holy history, even documenting certain details not mentioned in the Gospels. It thus highlights an ecclesiastical genealogy, still too little considered, of the paradigm of proof by trace.

Si le Suaire de Turin est au cœur d’une controverse médiatique intense centrée sur la question de son authenticité, sa place dans la recherche historique académique est longtemps restée limitée. Il a surtout été l’objet d’une littérature parascientifique, la sindonologie, autoproclamée « science du linceul » qui a cherché à écrire une « préhistoire » de la relique avant son apparition dans la documentation, au xive siècle, mais s’est peu intéressée à la riche trajectoire de l’objet, passant du statut d’image, à Lirey, en Champagne, à celui de relique de la Passion, à Chambéry puis à Turin. Plusieurs travaux récents ont contribué à combler cette lacune. Parmi eux, une monographie d’Andrea Nicolotti, professeur à l’université de Turin, ambitionne à la fois de répondre aux théories fantaisistes qui entourent l’objet et de retracer sa longue histoire. Parmi les questions que cette longue histoire éclaire, celle de l’évolution des régimes de preuve : les linges funéraires, laissés dans le tombeau du Christ, sont traités par l’exégèse comme preuve de la résurrection, et le Suaire de Turin ajoute des indices visibles de la présence d’un corps. Du Moyen Âge à nos jours, le regard sur cette relique a été guidé par la volonté d’interpréter ces traces comme des preuves qui attestent l’histoire sainte, voire en documentent certains détails que les Évangiles ne décrivent pas. Elle met donc en lumière une généalogie ecclésiale, encore trop peu considérée, du paradigme de la preuve par la trace.

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