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Dans  Le Curé de village, le jeune curé Bonnet entend domestiquer la nature pour lutter contre la criminalité du village de Montégnac. Lié à une utopie de la prospérité, son projet évangélique de réforme morale passe par des aménagements d’infrastructures hydrauliques. En redirigeant trois cours d’eau de la forêt, il parvient à mettre en valeur une plaine inculte et à éradiquer le crime, réussissant là où l’administration, la noblesse et l’industrie avaient échoué. La figure de l’ingénieur des ponts et chaussées Grégoire Gérard, en rupture avec son corps d’origine, et celles de ses deux assistants, permettent de mettre en lumière les opinions de Balzac sur les sciences contemporaines. La critique de l’École des ponts et chaussées ne concerne pas les sciences pratiques qui y sont enseignées, mais les sciences théoriques et, surtout, la bureaucratie polytechnicienne des corps de l’État. Dans un projet d’initiative privée, l’ingénieur retrouve son indépendance et son efficacité.

In Balzac’s novel Le Curé de village, the young abbé Bonnet seeks to domesticate Nature so as to fight crime in the village of Montégnac. His evangelical project of moral reform, linked to a utopia of prosperity, means that the village has to have what one might call a hydraulic infrastructure. By changing the course of three forest rivers, he manages to develop a barren plain and eradicate crime, thus succeeding where local administration, nobility and industry had hitherto failed. The figure of the engineer Grégoire Gérard, breaking away from his training at the Ponts et Chaussées and from that of his two assistants, illustrates Balzac’s views on contemporary science. Balzac’s critique of the Ponts et Chaussées does not concern their teaching of the practical sciences but their approach to the theoretical sciences and, in particular, the polytechnic-style bureaucracy of the institutions of the State. Working within the framework of a private initiative, the engineer is able to regain his independence and his effectiveness.