Les repentirs de Barthes
Type de matériel :
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Cet article propose de revisiter la réflexion sur la « modernité » du texte balzacien, telle qu’elle a été contestée par la French Theory, grâce à l’analyse de quelques éléments peu connus ou inédits, en particulier des interviews de Roland Barthes parus dans la presse ou diffusés à la radio lors de la publication de S/Z. L’enjeu est de révéler de surprenants repentirs qui conduisent le sémiologue non seulement à une réévaluation du texte balzacien (qui aurait alors droit de cité dans la modernité), mais aussi à une réintégration théorique de la figure de l’auteur, contredisant l’affirmation de sa mort prétendue. Notre propos, qui s’interroge sur les raisons du choix barthésien de s’attaquer à un texte de Balzac, Sarrasine, et qui analyse les différents jugements sur celui-ci, vise à montrer le caractère insoluble du texte balzacien, dans sa double acception : ce qui ne peut pas se dissoudre (dans ce cas, dans une théorie), mais aussi ce qui propose une énigme sans solution et qui suscite un débat critique, depuis près de deux siècles.
This article seeks to revisit the debate on the “modernity” of Balzac’s text, as contested by French Theory, by analysing some little-known or unpublished material, in particular interviews with Roland Barthes that appeared in the press or were broadcast on the radio when S/Z was published. My aim is to expose the semiologist’s surprising regrets that led him not only to a reassessment of Balzac’s text (which would then have due place in modernity) but also to a theoretical reincorporation of the figure of the author, contradicting the assertion of his supposed death. Questioning the reasons behind Barthes’s choice of tackling a text by Balzac, Sarrasine, and analysing the different assessments of it, my aim here is to show the insoluble nature of Balzac’s text in the dual sense of “insoluble”: ie what cannot be dissolved (in this case, in a theory), but also what poses an unsolvable enigma and has prompted critical debate for nearly two centuries.
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