Spinoza et la puissance de la liberté de penser
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Cet article propose une voie d’issue pour sortir de l’antinomie dans laquelle se trouvent souvent les défenseurs de la liberté académique, celle du libéralisme ou du « républicanisme » d’État, et donc de la penser autrement que comme un cas particulier de la liberté d’expression tout en évitant d’en faire le privilège d’un corps social (les universitaires) dont le peuple serait exclu. La philosophie de Spinoza nous permet de redéfinir la liberté académique comme une modalité de la liberté de penser, et plus précisément de la liberté de philosopher, et nous offre un cadre utile pour comprendre le rôle des universités publiques dans le développement de la puissance de penser des masses citoyennes et leur centralité dans la conservation d’un État démocratique.
This paper provides a way out of the antinomy between liberalism or state « republicanism », in which the defenders of academic freedom often find themselves, and thus an understanding of academic freedom as something other than a special case of free speech, while avoiding making it the privilege of a social body (academics) from which the people would be excluded. Spinoza's philosophy allows us to redefine academic freedom as a modality of the freedom of thought, and more precisely of the freedom to philosophize, and it offers us a useful framework for understanding the role of public universities in the development of the thinking power of the citizen masses and their centrality in the maintenance of a democratic state.
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