Cheffe de cuisine : le coût de la transgression
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Résumé‘Faire la cuisine’ désigne, d’une part, un savoir-faire socialement construit comme ‘naturellement’ féminin et, d’autre part, un métier masculin et même viril, celui de cuisinier. Cet article questionne les enjeux de ce paradoxe et ses conséquences pour les cheffes. Ce métier s’est organisé autour des valeurs de hiérarchie, commandement, force, discipline et en dévalorisant la cuisine domestique et la cuisinière. Or il apparaît que ce n’est sûrement pas le destin ‘biologique’ des femmes qui les a empêchées d’accéder au poste de cheffe mais la division sexuelle du travail. Une avancée se dessine mais la lutte est rude. Si les cheffes de cuisine troublent le jeu, on est encore loin d’avoir dépassé la division sexuelle du travail dans ce métier.
Kitchen cheffe: the cost of transgression“Cooking” refers, on the one hand, to a socially constructed know-how considered “naturally” feminine and, on the other hand, to a masculine and even virile trade, that of chef. This article asks what this paradox means and its consequences for women chefs. The cooking trade is organized around the values of hierarchy, command, strength, discipline while devaluing domestic cuisine and women cooks. The article argues that the sexual division of labor, rather than the biological destiny of women, has prevented them from reaching the position of chef. Some evolutions have occured, but resistance to women in the trade is strong. Although women chefs are stirring things up, the sexual division of labour in this trade remains pronounced.
Resumen‘Hacer la cocina’ designa, de una parte, un savoir-faire socialmente construido como ‘naturalmente’ femenino y, de otra parte, un oficio masculino e incluso viril, el del cocinero. Este artículo cuestiona lo que está en juego de esta paradoja y sus consecuencias para las jefas. Este oficio se organiza alrededor de valores de jerarquía, mando, fuerza, disciplina y desvalorizando la cocina doméstica y la cocinera. Ahora bien parece que no es seguramente el destino ‘biológico’ de las mujeres que les ha impedido acceder a un puesto de jefa sino la división sexual del trabajo. Se resalta una progresión pero la lucha es ruda. Si las jefas de cocina trastornan el juego, estamos todavía lejos de haber rebasado la división sexual del trabajo en este oficio.
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