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Dès l’école maternelle, les élèves sont enjoints à conduire certaines activités de façon autonome, en exploitant les ressources pédagogiques déployées à cet effet. Beaucoup de travaux ont cherché à caractériser ces ressources (plans de travail, supports individuels…), alertant sur les inégalités socio-scolaires auxquelles elles pourraient contribuer, sans toujours, cependant, étudier la variété des usages qui peuvent en être faits par les enseignants. C’est l’objet de cet article, appuyé sur l’analyse des pratiques de deux enseignantes d’une même classe de maternelle observées durant 60 heures pendant une année scolaire. Un tel choix méthodologique a permis d’observer que les usages de mêmes ressources variaient considérablement, les « autonomies » construites par une enseignante et par l’autre se révélant alors sensiblement différentes. Ces constats invitent à interroger l’unicité supposée de la « pédagogie de l’autonomie » et la nature de ses liens avec les inégalités d’apprentissage.

From kindergarten on, pupils are requested to carry on a certain number of activities in an autonomous manner, using to that effect the pedagogical resources at their disposition. A great deal of reseach has been devoted to trying to describe these resources (work tables, individual supports, …) in order to raise awareness of the social and school inequalities they can give rise to, without however usually studying the uses teachers can make of these resources. This paper purports to focus precisely on that issue, based on the analysis of the practice of two kindergarten teachers observed during sixty hours during one school year. This methodological choice has brought to light that the use of the same resources varied considerably, so that the « autonomies » build up by one or the other teacher did as well. These results should lead to questioning the supposed unicity of the « pedagogy of autonomy » and the nature of its links to inequalities in the face of learning.