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Les universitaires utilisent de plus en plus le concept de populisme pour donner un sens à des événements actuels tels que le référendum sur le Brexit et la présidence de Trump. Il s’agit certainement d’une évolution positive, mais on notera deux lacunes dans le débat actuel. D’une part, les nouveaux spécialistes du populisme partent souvent de zéro et ne s’appuient pas sur les études existantes. D’autre part, ceux qui ont mené des recherches comparatives internationales sur le populisme restent dans leur zone de confort, car ils n’essaient donc pas de relier leurs travaux à d’autres domaines universitaires. Dans cet article, nous abordons ces deux lacunes en discutant de certains des avantages de l’approche dite « idéationnelle » pour l’étude comparative du populisme et en indiquant quatre pistes de recherche future, à savoir (I) l’anxiété économique, (II) le contrecoup culturel, (III) la tension entre réactivité et responsabilité, et (IV) l’esprit de parti (négatif) et la polarisation.

Academics are increasingly using the concept of populism to make sense of current events such as the Brexit referendum and the Trump presidency. This is certainly a welcome development, but two shortcomings can be observed in the contemporary debate. On one hand, new populism scholars often start from scratch and do not build upon the existing research. On the other hand, those who have been doing comparative research on populism stay in their comfort zone and thus do not try to link their work to other academic fields. In this article, we address these two shortcomings by discussing some of the advantages of the so-called ideational approach to the comparative study of populism and by pointing out four avenues of future research, namely, (a) economic anxiety, (b) cultural backlash, (c) the tension between responsiveness and responsibility, and (d) (negative) partisanship and polarization.