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RésuméDans cet article, nous développons l’idée suivant laquelle les représentations sociales, et plus largement la pensée sociale, en tant que mode privilégié de fonctionnement du système social, peuvent être, dans une certaine mesure, des potentiels de crise. Elles imposent en effet un fonctionnement et une inertie empêchant le système de prévenir et de réguler les situations de crise. Plus encore, le paradigme technico-rationnel, de maîtrise et de contrôle des risques, ne représente pas selon nous une alternative mais une simple instanciation de la pensée sociale. Nous illustrons ce propos par une étude qualitative montrant en quoi un système social, une industrie de recherche et de développement technologique, ayant adopté un modèle technico-rationnel de management des risques, fonctionne selon une dialectique collective susceptible d’engendrer des situations de crise.

Roots of crises in social representationsWithin this paper, we present the idea suggesting that, social representations, and more broadly social thinking, as the inbuilt process of any social system, shall be, in a certain way, crises’ potentials. They indeed might lead to heaviness and dysfunctions which might restrain the capability of the system to prevent or regulate situations of crises. More over, the technical and rational paradigm, articulated around the mastering and the control of risks, doesn’t appear to us as an alternative but, only as one instantiation of social thinking. We illustrate this theoretical frame through a qualitative study showing how a social system, a research and technologic development firm which has adopted a technical and rational model of riskmanagement, behaves through a collective dialectic which could generate crises situations.